Démocratiser l’art africain, briser le mythe selon lequel il serait réservé à un monde élitiste, donner l’opportunité aux jeunes talents de sortir de l’obscurité et de vivre de leur art. Voici les raisons qui ont poussé la jeune et talentueuse Massira Touré, professeure de dessin et de peinture au Conservatoire Balla Fassaké Kouyaté, à créer la plateforme numérique Agansi en 2017.
« Agansi est un terme bambara signifiant « à diffuser » qui répond à l’essence même de ce que je voulais, quelque chose d’original et de simple à quoi les gens pourront facilement s’identifier », explique Massira Touré
Constatant le manque de lieux d’exposition au Mali pour montrer les travaux des jeunes artistes, Mme Touré se propose à travers Agansi d’être cet espace, une innovation qui pallie un besoin, une plateforme numérique permettant de faire des expositions et des ventes de tableaux en ligne. Agansi a un siège dans la capitale malienne, Bamako, où elle organise des ateliers de peinture pour les amateurs et leur permet de vivre une expérience unique en contact avec des maitres-peintres.
De 2017 à 2020, Agansi a exposé les œuvres de 11 artistes plasticiens, 110 en tout, et a organisé en 2020 une campagne de communication contre la Covid-19 en partenariat avec une autre agence, ainsi que mené plusieurs autres activités.
Les clients d’Agansi sont de l’intérieur comme de l’extérieur du Mali. Pour Massira Touré : « l’art plastique n’est pas réservé à une élite mais à tous, sans exception ». Récompensée pour ses efforts, Massira Touré a été lauréate du prix Sadio pour le numérique en 2019 et c’est avec reconnaissance qu’elle dit « si je suis la mère d’Agansi, Voolinks en est le père », pour témoigner sa reconnaissance à cette agence digitale, qui l’a toujours soutenue.
Agansi, c’est aussi énormément de projets pour l’avenir. Le secret, selon sa fondatrice, est « d’avoir confiance en soi et de faire de chaque difficulté un défi ».
Yehiya Boré
Source : Journal du Mali