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Affaire Paramount relative à l’acquisition des 36 véhicules blindés Marauder: Le questeur du CNT, le colonel-Major, Nouhoum Dabitao, ex DFM du ministère de la Défense, démissionne pour répondre à la justice

Dans notre parution N°1175 du 4 août 2022, dans un article intitulé: Affaire Paramount relative à l’acquisition des 36 véhicules blindés Marauder: Le Général Maharnane Touré, ex-chef d’Etat major des Armées et Tiéna Coulibaly, ex-ministre de la Défense et des anciens combattants, inculpés », nous concluions en ces termes Le colonel major, Nouhoum Dabitao, ancien DFM de Tieman Hubert Coulibaly, actuel questeur du Conseil national de transition, est fortement soupçonné de complicité dans ce dossier Une demande de la levée de son immunité parle- s’impose pour source bien introduite, toutes les dispositions sont prises pour déclencher la procédure. Affaire à suivre


Voilà qu’en lieu et place de la levée de son immunité, il a préféré simplement la démission du Conseil National de Transition(CNT). Il l’a fait le jeudi 7 mars, en donnant un au revoir aux services financiers de l’institution.
Cette épineuse affaire est à la base des mandats d’arrêt internationaux contre trois anciens ministres (Boubou Cissé, Mamadou Igor Diarra, Tiéman Hubert Coulibaly) et un célèbre banquier (Babaly Bah).
Tous ont rejetés les accusations portées contre eux, et parlent de << manigances politiciennes, sous le couvert de la lutte contre la corruption et la délinquance financière».
Le Général Mahamane Touré et l’ex-ministre Tiénan Coulibaly, déjà inculpés, mais libres, rejettent aussi les chefs d’inculpation. lis ne reconnaissent pas les faits qui leurs sont reprochés par la Chambre d’accusation de la Cour Suprême, à savoir crime de faux et d’usage de faux, d’atteinte aux biens publics et de complicités de ces infractions x.
De quoi s’agit-il ? Les autorités de la transition ont demandé un audit au cabinet de Bintou Camara, l’actuelle ministre de l’Energie et de l’Eau, alors conseillère à la présidence, un audit de l’achat des équipements avec Paramount. Ce sont les conclusions de ce rapport qui ont servi de document de travail pour les magistrats de la Chambre d’instruction, selon nos recoupements. Il se trouve que les accusés rejettent en bloc ce rapport qui n’a pas fait l’objet de contradiction parce que tout au long de son élaboration,les intéressés n’ont pas été entendus. Contrairement à l’orthodoxie qui veut que le rapport d’un audit soit publié et surtout communiqué à ceux qui pourraient être intéressés ou concernés par ses conclusions
Il est de notoriété publique que tous les rapports du Bureau du vérificateur général et des services de contrôle font l’objet de contradictoire et même de large diffuse y compris par des moyens électroniques. Tel n’est pas le cas de ce rapport gardé toujours secret. Nos multiples tentatives pour trouver une copie de ce rapport d’audit sont restées vaines.
Paramount Group est un groupe de sociétés spécialisé dans les industries mondiales de la défense, de la sécurité intérieure et du maintien de la paix. C’est une entreprise sud- africaine.
Fondé en 1994, Paramount Group propose une gamme de véhicules blindés, d’avions et d’hélicoptères
Nous sommes en 2014, l’armée malienne affaiblit dans la lutte contre le ter rorisme par un déficit d’équipements. Elle exprime son souhait de travailler avec cette société sud-africaine afin de reconstituer ses unités blindées.
L’armée de terre exprime les besoins, lesquels sont vite validés par l’état major Général des armées, puis par le Conseil Supérieur de la Défense Nationale. Les discussions démarrent avec le fournisseur, malheureusement elles demeurent improductives jusqu’en 2015.
Dans la planification de la Loi d’orientation et de Programmation militaire, l’achat des blindés Marauder y est inclus. Le Marauder est un véhicule blindé résistant aux mines, mis sur le marché en février 2007. II sert de transport de troupes avec une autonomie de 700 km.
En Septembre 2015, alors ministre de la Défense et des anciens combattants, Tiaman Hubert Coulibaly, au nom du gouvernement du Mali, signe un Accord de crédit-fournisseur avec le Goup Paramount, le vendeur. Le Colonel-major, Nouhoum Dabitao, était au moment des faits le Directeur administratif et financier du département.
Il s’agit de l’acquisition de 36 véhicules blindés Marauder et la réparation des avions 2SF 260 Marchetti pour un montant total de 35 399 259 739 (trente cinq milliards trois cent quatre vingt dix neuf millions deux cinquante neuf mille sept cent trente neuf).
Dans les conditions de paiement, l’acheteur est tenu de verser une avance équivalente à 20% de la valeur du contrat. Cette avance est mise dans un compte séquestre ouvert à la BMS-sa.
Les modalités de main levée donnée par l’acheteur sur ce compte séquestre sont les suivantes: 50% libérables à la livraison du 1er lot de véhicules sur présentation de la liste de colisage et facture commerciale 50% libérables à la livraison du second lot, dans les mêmes conditions.
Le reliquat du prix contractuel (80%) sera versé en trois versements annuels, au 1er trimestre de chacune des 3 années à venir soit 30% (avril 2016), 30% (mars 2017): 20% (mars 2018). Ce qu’il faut surtout savoir, c’est que le ministre de la Défense et des anciens combattants est l’acheteur, celui de l’économie et des Finances est le payeur.
Alors où se trouve le problème? Il réside dans le fait que le montant versé par l’état au fournisseur avec une traçabilité permet l’acquisition de douze véhicules blindés Marauder au lieu de huit. Où sont entrés la valeur des quatre engins man- quants ? Ce montant est estimé à 3,7 milliards. Voilà où réside tous les soupçons Alors que des preuves existent que le fournisseur a touché le montant. Sans voir les quatre engins restants. Les autorités de la transition pensent à des retro commissions, ce qui pourrait expliquer à leurs yeux le montant non justifié Dans cette hypothèse, l’Etat doit plutôt s’attaquer à Paramount, même si elle est au bord de la faillite, pour savoir davantage ce qui s’était passé. Il se pourrait aussi qu’il ait eu des défaillances au niveau des procédures de paiement, ce qui pourrait expliquer la présence de Babaly Bah dans ce dossier.

Dans tous les cas, l’audit, qui a permis à la Cour suprême de lancer les mandats d’arrêt internationaux, doit être mis sur la place pu- blique à l’instar de tous les rapports de contrôle afin 6 que le citoyen puisse savoir si réellement ce qu’on reproche à ces honorables personnalités. La démission du colonel- major afin de se mettre à la disposition de la justice est un pas de plus dans la manifestation de la vérité, et  éventuellement vers un procès juste et équitable.
A suivre !
Wa-Salam

Source: Le 22 Septembre

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