C’est depuis le 29 janvier 2016 que le journaliste Birama Touré disparaissait sans aucune trace après un enlèvement dont les auteurs et les raisons avaient longtemps été ignorés de l’opinion. Les supputations les plus tonitruantes, y sont donc allées bon train jusqu’au jour d’aujourd’hui où l’opinion vient d’être suffisamment mieux éclairée sur l’assassinat certain de notre confère, suite à des procédés tortionnaires sur ordre de Karim Kéita, fils du Président IBK.
Les témoignages les plus poignants, convergeant inexorablement vers la véracité de la thèse de l’implication directe de Karim Kéita dans la disparition du journaliste Birama Touré, furent amoncelés par le journal de notre excellent et très expérimenté confrère, Dramé, « Le Sphinx ». Sa contribution dans le processus de matérialisation de la vérité, fut décisive et magistrale. Dans sa dernière parution, le journal publiait un article mettant clairement en cause, la responsabilité de l’Honorable Karim Kéita, Député à l’Assemblée nationale et fils du Président de la République et celle du Colonel Cheick Oumar N’Diaye, à l’époque, responsable des enquêtes à la Direction Générale de la Sécurité D’Etat (DGSE).
Après d’inlassables efforts d’investigation et mobilisation citoyenne pour que la vérité sur cette mystérieuse affaire, éclate au grand jour, l’opinion nationale et internationale, sait désormais par qui, quand, comment et pourquoi le journaliste Birama Touré a été torturé puis assassiné. Pour résumer les faits, Birama Touré était, en effet, devenu une sorte de menace pour Karim Kéita au sujet d’une« sale affaire » qui désignerait le fils du Président, responsable de la grossesse de la femme d’un de ses amis. Une information que le journaliste détiendrait contre lui et qui aura finalement poussé Karim à louer les services du Colonel Cheick Oumar N’Diaye, laquelle complicité mènera à l’enlèvement de Birama Touré et à sa longue séquestration dans une villa à Sotuba ACI où l’homme sera affreusement torturé avec de l’électricité puis assassiné. Cela, avec l’’implication malveillante d’un directeur de publication dont le nom a été tu pour des besoins d’enquête.
Si, depuis l’enclenchement de l’unisson médiatique en vue de trouver les auteurs, les autorités politiques et les juridictions nationales avaient jusque-là fait montre d’un silence assourdissant vis-à-vis du sujet malgré tout le bruit que cela a suscité même à l’international, l’heure est maintenant venue pour la Justice malienne de se pencher définitivement sur ce dossier après d’aussi terribles révélations.
LA SIRENE