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Adama Kamissoko, gouverneur de Kidal : « Il y a des bureaux où il y a qu’un seul votant »

À Kidal, 12 060 électeurs avaient pu retirer leurs cartes Nina, avant le scrutin d’hier, sur les 35 000 inscrits. Des bureaux de vote ont même été ouverts à Anéfis, Essouk, et Tessalit… Le vote des Maliens du Nord représentait un enjeu symbolique important pour l’élection présidentielle du 28 juillet. Le gouverneur de la région de Kidal, le colonel Adama Kamissoko explique comment s’est passé cette journée électorale dans l’Adrar des Ifoghas.

Le colonel Adama Kamissoko a été nommé gouverneur de Kidal, le 2 mai. © DR

Le colonel Adama Kamissoko a été nommé gouverneur de Kidal, le 2 mai. © DR

 

Jeune Afrique : Quel était le défi à relever ?

Adama Kamissoko : Toutes les conditions étaient réunies pour que le vote se passe bien, mais la question de la sécurité était une véritable préoccupation. Au final, la population a voté paisiblement à Kidal. La sécurité était renforcée par les soldats de l’opération Serval, les forces maliennes et Minusma. Des drones ont survolé la ville pendant le vote. Nous avons pris toutes les dispositions nécessaires pour éviter une surprise.

Que représente le vote de Kidal ?

Le vote à Kidal était très important pour montrer que Kidal fait partie du Mali. Que tout se soit bien passé signifie que les accords signés à Ouagadougou ont été respectés. S’il y a un deuxième tour, les résultats seront plus intéressant, car les habitants participeront davantage.

Il y a donc eu un taux faible de participation, hier ?

La campagne électorale n’a pas été très forte à Kidal, même si les candidats Ibrahim Boubacar Keïta, Dramane Dembélé et Soumaïla Cissé sont venus rencontrer leurs militants. S’il y avait eu une vraie campagne, le taux de participation aurait été plus élevé.

Comment expliquez-vous que certains bureaux n’ont enregistré aucun votant ?

Il y a des bureaux où il y a qu’un seul votant inscrit. S’il ne vient pas, l’urne sera vide. Il faut dire que la période est mauvaise : les nomades s’occupent des animaux. La situation [de pâturage] est critique à Kidal. Les animaux commencent à mourir à cause du manque d’herbe.

Comment interprétez-vous le boycotte d’au moins cinq présidents de bureaux de vote à Kidal ? Sont-ils proches des mouvements rebelles ?

On savait très bien qu’il fallait se méfier de certains président de bureau de vote, raison pour laquelle on a pris des présidents des bureaux en réserve. Lorsqu’on a constaté l’absence de ces présidents hier matin, on les a remplacés.

Devant certains centres, des jeunes criaient : « Azawad Mali No »…

Tout le monde doit respecter les accords signés à Ouagadougou. Il y est dit que chacun ira aux élections pour élire un président qui va continuer le dialogue pour sortir le pays de la crise. La loi interdit d’empêcher les électeurs à aller voter.

On parle de bourrage d’urnes vu qu’il y a eu un taux d’abstention élevé…

On ne m’a pas rendu compte de ce problème… Mais j’ai vu des urnes qu’ils sont restées vides jusqu’à 18 heures (heures de la clôture du bureau de vote).

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Propos recueillis par Baba Ahmed, à Kidal

Lire l’article sur Jeuneafrique.com

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