Ces échangeurs venus manifester leur frustration ont tout d’abord souligné qu’ils ne sont pas des voleurs ni des briguants. Ils ont indiqué qu’ils ont aussi entamé des démarches pour la régularisation de cette activité, mais compte tenu de la lenteur de l’administration malienne comme tout le monde le sait selon eux, cette initiative tarde à se concrétiser. Mais ils ont souligné que leur place est connue et que beaucoup d’entre eux ont déjà une carte avec toutes les adresses mentionnées pour permettre de les identifier.
Concernant leur sortie du lundi, c’est pour manifester leur désolation selon eux, et condamner certains comportements des agents de la brigade d’intervention judiciaire (BIJ).
Beaucoup de fois, depuis le mois de décembre passé selon eux, cette unité de la police nationale procède à des interpellations spontanées à leur place sans donner les raisons de cette opération.
Mais le mal qu’ils ont le plus dénoncé dans cette opération est la saisie par ces policiers, de toute la liquidité d’argent se trouvant sur les personnes interpelées. Des sommes qui s’élèvent souvent à des millions de franc CFA représentants des dizaines d’années de travail, selon ces manifestants.
Ils indiquent qu’en plus de l’argent saisie les échangeurs d’argent sont obligés de débourser encore beaucoup d’argent pour obtenir la libération de leurs camarades souvent transférés à la maison centrale d’arrêt (MCA). « Après beaucoup de démarches et de négociations, un de nos camarades déférés à la MCA a été libéré » a indiqué Sékou Camara, représentant du syndicat de cette activité devant la BDM SA, en ajoutant que « son sac contenant de l’argent ne lui a pas été restitué » a-t-il indiqué.
Après le mois de décembre, les échangeurs ont indiqué d’autres opérations d’interpellation au cours d’une d’entre elles un policier a même retiré le sac d’un échangeur en train de fuir.
Le sac contenait plus de six millions selon Sékou Camara qui souligne qu’après l’opération, ils ont engagé des démarches avec la famille de la personne concernée pour récupérer l’argent du monsieur.
Aux dire de Sékou Camara le sac a été retrouvé mais sans argent.
Les échangeurs d’argent ont interpelé toutes les autorités du Mali, plus particulièrement celles de la transition pour ce cas de « vol ».
Selon eux, le Mali n’a pas besoin d’autres problèmes que ce qu’il vit déjà, « il ne faut pas créer d’autres foyers de tension au Mali », ont-ils indiqué avant de souligner qu’ils sont prêts à mourir pour se défendre et défendre la sueur de leur front.
Ils ont rappelé qu’ils sont plus de cinq cent personnes (500), parmi lesquels des jeunes diplômés sans emploi qui gagnent leur vie dans cette activité.
Pour eux, ils sont aussi des citoyens maliens comme tout le monde, « on aurait pu être des trafiquants, des briguant ou des bandits mais on a préféré de gagner dignement notre vie » ont-ils souligné.
Issa Djiguiba
Source: Journal le Pays- Mali