« Des changements et des coups d’arrêt » dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger en 2021. C’est le constat fait par le Centre Carter dans son dernier rapport publié jeudi dernier 26 août. Dans le document de 19 pages couvrant la période de janvier à juillet 2021, l’observateur indépendant se dit « préoccupé » par « la méfiance croissante de la population à l’égard de l’Accord ». Il souligne aussi des reculs récents dans le processus.
Deux événements particuliers ont contribué à freiner l’élan de la relance de la mise en œuvre de l’accord, affirme le Centre Carter. Il s’agit de l’assassinat le 13 avril du Président en exercice de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) Sidi Brahim Ould Sidatt et le nouveau coup d’État le 24 mai. L’Observateur estime aussi que « la méfiance croissante de la population à l’égard de l’Accord est également préoccupante ».
Le rapport souligne cependant « des étapes dans la bonne direction » en mettant l’accent sur un dialogue positif entre les parties prenantes. Mais aussi sur la ténue du Comité de Suivi de l’Accord (CSA) à Kidal en février et à Kayes en mars. Aussi, il note la création par les parties, du « G-5 », un groupe de travail sur l’Accord qui réunit, le ministre de la Réconciliation, et les quatre autres ministres issus des Mouvements armés.
Pour ainsi donner un souffle nouveau au processus, l’observateur indépendant prône entre autres, l’adoption d’un plan pour le processus de DDR qui fixe les étapes à suivre pour mener à la dissolution des Mouvements signataires. Il préconise aussi l’application de la politique nationale de réparations proposées par la Commission Vérité, Justice et Réconciliation. De plus, au niveau politique, il estime que la préparation des élections et la révision constitutionnelle offrent l’opportunité d’inscrire des dispositions clés de l’Accord dans les textes et les institutions nationales.
L’analyste politique Ballan Diakité parle plutôt de scepticisme quant à la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation. Selon lui, le retard pris dans la mise œuvre du document a entraîné un doute chez la population. Il faut que les parties aillent au-delà des paroles et montrent de la bonne volonté.
Source: studiotamani