Le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (Mnla) a tenu son congrès extraordinaire à Kidal le lundi 29 août 2022. Une occasion pour l’ex-mouvement indépendantiste de mettre en examen la question de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger. Compte tenu de l’évolution des défis et la volatilité du contexte qui laissent penser que l’accord, en l’état, ne peut répondre aux exigences du moment, le mouvement a invité la CMA à prendre acte de cet état de fait.
Ayant répondu massivement à ce congrès extraordinaire le 29 août à Kidal, les milliers de participants de toutes structures du Mouvement national pour la libération de l’Azawad ont mis en examen, entre autres, la question de la réorganisation interne du mouvement ; la fusion de tous les mouvements en une seule entité ; la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger et la situation sécuritaire et humanitaire dans la région. Au titre de la mise en œuvre de l’Accord, l’ex- mouvement indépendantiste, au cours de ce congrès, a donné son quitus pour la relecture du document. Cela, compte tenu des nombreuses difficultés de sa mise en œuvre après 7 ans de sa signature. « 7 ans après sa signature, la mise en œuvre de l’Accord traine au point d’entacher sa crédibilité auprès des populations. L’évolution des défis et la volatilité du contexte laissent penser que l’Accord, en l’état, ne puisse répondre aux exigences du moment. A cet effet, le congrès appelle la CMA en prendre acte », note expressément le communiqué final de ce congrès du 29 août 2022.
Au titre de la situation sécuritaire et humanitaire qui a connu récemment une dégradation considérable dans la région de Ménaka, le Mnla a demandé des actions fortes de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) afin d’atténuer la souffrance des populations. « Le congrès engage la CMA à diligenter des actions sécuritaires et sociopolitiques pour répondre aux menaces grandissantes et leurs conséquences humanitaires », a-t-il indiqué, avant d’appeler aussi à l’union de tous les acteurs intervenant dans le domaine de la sécurité. « Le congrès appelle l’ensemble des acteurs intervenants dans le cadre de la sécurité à mutualiser leurs efforts avec la CMA dans cette dynamique », souligne cette communication. Le mouvement estime d’ailleurs que l’union de tous les mouvements est indispensable dans leur démarche de réduire la souffrance des populations. C’est pourquoi la fusion de tous les mouvements en une seule entité faisait partie des sujets à débattre au cours de congrès. « Il (le congrès) engage le bureau exécutif du Mnla à entamer ce processus de fusion sur la base d’une feuille de route consensuelle, respectant l’intérêt supérieur du peuple de l’Azawad et incluant toutes les forces vives partageant cet objectif », a-t-il indiqué, avant de rappeler que le principe de fusion des mouvements de la CMA en une seule entité politico-militaire est une recommandation de son congrès ordinaire du 28 novembre au 1er décembre 2019 et de la déclaration finale de la session ordinaire du bureau exécutif de la CMA tenue les 16 et 17 juillet 2022 à Kidal.
Il faut noter que ce congrès a aussi servi de cadre à certaines réorganisations internes du Mnla, notamment la réélection de M. Bilal Ag Chérif comme titre de secrétaire général ; la désignation des membres du Conseil révolutionnaire et du conseil national ; un réaménagement au sein de l’ensemble des structures du mouvement pour les rendre plus souples et plus opérationnelles en vue de répondre aux défis du moment, ainsi que la révision des textes fondateurs pour les adapter à la nouvelle donne.
Issa Djiguiba
Source: LE PAYS