Trois ans après la signature de l’accord d’Alger le 15 mai 2015, le document est dans l’impasse. Les attaques se multiplient et l’insécurité devient grandissante au Nord comme au Centre du pays. La lenteur dans sa mise en œuvre suscite beaucoup de réactions. Toutefois, les acteurs se réjouissent de « certaines avancées », notamment celles constatées ces derniers temps avec l’opérationnalisation du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) à Kidal. Cet accord est né au bout de plusieurs mois de négociations entre Bamako et les groupes armés de la CMA et de la Plate-forme. Les acteurs sont unanimes sur le bilan : des retards importants ont été accusés dans l’application de l’accord. Mais la feuille de route signée à l’issue de la 24éme réunion du Comité de suivi tenue en avril 2018, constitue « une avancée importante ». Parmi les actions prioritaires inscrites dans ce chronogramme figurent la mise en place et le fonctionnement du MOC de Tombouctou et Kidal.
EUTM : La mission joue les prolongations…
La mission de formation militaire de l’Union européenne au Mali (EUTM) va se poursuivre au moins encore durant 2 ans, jusqu’en 2020. La confirmation est venue, le lundi 14 mai dernier, de Bruxelles.
Elle voit par ailleurs son budget quasiment doublé à près de 60 millions d’euros – contre 33,4 pour la précédente période – et ses missions élargies à la formation des éléments de la force conjointe du G5 Sahel. L’EUTM reste toutefois cantonnée à la formation et n’a pas vocation à être engagée au combat.
L’EUTM est née dans la foulée de l’opération Serval en 2013. L’objectif était alors de produire des bataillons, une fabrique de soldats installée dans le camp de Koulikoro pour doter de nouveau notre pays d’un outil de défense. En outre l’EUTM élargit désormais son champ d’intervention en s’attaquant à la formation des unités qui seront déployées au sein de la force conjointe du G5 Sahel (FCG5S), force qui à terme devra atteindre 5 000 hommes et qui achève tout juste la planification de sa troisième opération.
Fana : Colère de la population après un crime…
Le calme est revenu à Fana, après la violente manifestation du dimanche 13 mai dernier. Le mouvement de colère faisait suite à l’assassinat, la veille, d’une fille (albinos). Elle a été retrouvée égorgée. Les manifestants ont incendié la brigade de gendarmerie et plusieurs bars, avant de poser des barricades sur les principales voies de la ville. Tout a commencé, le samedi 12 mai dernier, lorsqu’un homme s’est introduit nuitamment dans la famille de la petite Ramata Diarra pour l’enlever avant de disparaître dans la nature. Quelques heures plus tard, le corps de la fillette décapitée a été retrouvé. L’acte a provoqué la colère des habitants de Fana. Des dizaines de femmes et des jeunes sont sortis pour manifester, mettant à sac la gendarmerie et d’autres bâtiments administratifs. Les manifestants ont également bloqué toutes les voies principales dans la ville. Cet assassinat est le deuxième en moins d’un mois à Fana. Une femme et son enfant ont été également assassinés il y a quelques semaines dans cette même localité. Les populations demandent aux autorités de retrouver les auteurs de ce crime et les traduire devant les tribunaux. Des enquêtes ont été ouvertes… Selon le maire de la localité, des suspects ont été identifiés et les investigations sont en cours.
Aghelhok : Des casques bleus blessés dans une explosion
Un véhicule faisant partie d’un convoi logistique de la Minusma a heurté un engin explosif, le dimanche 13 mai dernier, à Aghelhok, dans la région de Kidal.
Ainsi, 3 casques bleus tchadiens ont été blessés et évacués pour traitement médical. Selon les sources, certains sont dans un état pas du tout rassurant puisque le véhicule à bord duquel ils étaient a subi un énorme choc à cause de la déflagration.
Cependant, la position de la Minusma à Aguelhok a plusieurs fois été la cible d’attaques à l’engin explosif. La dernière attaque remonte au 5 avril dernier lorsque des obus ont été lancés dans le camp de la mission onusienne tuant deux casques bleus tchadiens.
Tombouctou :
Tentative d’assassinat…
Échec d’une tentative d’assassinat à Abaradjou, le lundi dernier, à Tombouctou. Des individus armés arrivés à bord d’un véhicule ont ouvert le feu sur un homme dans sa famille. La foule alertée par les coups de feu, a lynché un des assaillants avant l’arrivée des forces de sécurité. Selon des sources locales, la victime dont la vie est hors de danger a été prise en charge à l’hôpital. Le deuxième assaillant a pris la fuite. C’est la deuxième fois que cet homme échappe à une tentative d’assassinat.
Gao: Des cars attaqués par des bandits
Deux cars de Nour transport et de Sonef en provenance de Gao pour Bamako ont été braqués le 14 mai dernier dans les environs de Gao par des hommes armés. Les passagers sont été tous dépouillés de leurs biens (argent, téléphone…). Cette attaque quatrième du genre en 3 jours sur le même tronçon est révélatrice du degré de l’insécurité persistante sur cet axe routier.
Tessit : Six victimes dans une attaque
Des hommes armés non identifiés ont fait irruption dans un campement situé à 25 km au sud-est d’Indelimane, le samedi 12 mai 2018. Selon des sources locales, ils ont assassiné 6 civils (Daoussahak) dont des enfants du chef de tribu Ahmed Assaleh Ag HIYAKA. Ils ont ensuite brûlé des cases avant de se retirer. Ces assassinats interviennent quelques jours après ceux perpétrés dans la commune du Bourra.
Ansongo : Don d’aliments bétails
Deux cent cinquante ménages des éleveurs d’Ansongo ont bénéficié en début de semaine d’un don d’aliments bétails. Cette donation est composée des sacs d’aliment bétail et des sacs de boue. Cette aide du CICR devrait contribuer à soutenir les éleveurs de la commune en cette période de soudure.
Kati : Cri de détresse des maraichers
Les puits de Kati sont à secs en cette période de sécheresse. Une situation qui préoccupe les jardiniers et maraîchers de la localité. Selon eux, depuis fin mars, leurs jardins maraîchers souffrent d’un manque d’entretien et beaucoup de jardiniers sont en chômage technique. Une situation qui a également des conséquences sur le coût des légumes au marché. Les jardiniers lancent un cri de détresse aux autorités locales afin de leur venir en aide.
La Rédaction
Source: L’Aube