Depuis le mardi 9 novembre 2021, Kaou Djim n’est plus membre du Conseil National de la Transition(CNT) après l’abrogation du décret de sa nomination par le Colonel Assimi Goïta, Président de la Transition. Cette annonce est tombée après sa mise en liberté provisoire par le Tribunal de Grande Instance de la CIII du District de Bamako sur ordonnance du CNT. Cependant malgré les actions politiques tapageuses du concerné, notamment pour soutenir la Transition et le Colonel Assimi Goita, sa mise à l’écart du CNT a été comme un non-événement, aucune réaction, à l’exception de quelques commentaires sur les réseaux sociaux et les avis donnés par quelques juristes dont son avocat Me Tapo. Triste fin !
Le numéro 10 dans les décombres de l’oubliette. Depuis sa libération le lundi 8 novembre, Kaou Djim est d’ailleurs réduit en un silence de cimetière. Il n’a fait pas aucune apparition en public. Lui qui s’était abonné à des sorties quotidiennes pour commenter chaque décision du gouvernement ou actualité politique a abandonné son habitude. En attendant le délibéré de son jugement prévu pour le 3 décembre, il se réserve de toute apparition en public surtout après son renvoi du CNT. Sans doute, l’ancien 4ème vice-président du CNT est sous le choc de son étrange destin. Bénéficiant d’une liberté provisoire, après une dizaine de jours à la MCA. La joie de Kaou Djim fut de courte durée, car quelques heures seulement, le décret de l’abrogation de son décret de nomination au CNT a fait le tour des réseaux sociaux. Un décret signé par le Président du CNT, le Colonel Assimi Goïta.
Aussi curieuse que cela puisse paraitre, au lieu de susciter de l’émoi et de la compassion, cette décision courageuse de renvoyer Kaou Djim du CNT a été saluée par beaucoup de Maliens.
En effet, depuis bien avant son arrestation, de nombreuses personnes demandaient son renvoi, par ce que pour eux Kaou Djim serait un danger pour la Transition. Il s’est toujours proclamé comme défenseur numéro 1 de la transition et pour cela il a même crée un parti politique en mettant en avant le soutien particulier à la personne d’Assimi Goïta qu’il nommait par les vocables « l’imperturbable », « le patriote ». Et beaucoup le croyait être en mission commandée du Président de la Transition. Mais sa posture menaçait Assimi Goita, car cela ne lui rendait pas service auprès de l’opinion publique nationale. Surtout que le même Kaou Djim créait la confusion en proférant des insanités au Premier ministre Choguel Kokalla Maiga qui travaille sous les ordres de celui-ci. De ce fait, les décisions du gouvernement passaient avec l’aval du Président de la Transition. Comme beaucoup le disaient on ne peut pas soutenir Assimi et combattre son Premier ministre qui travaille sous ses ordres.
En étant 4ème Vice-président du CNT, il se croyait tout permis et intouchable, jusqu’à son éviction de cet organe législatif de la Transition. Une éviction saluée par une frange importante de la population qui estime que l’ancien porte-parole du M5RFP était un véritable trouble-fête pour la transition
Par contre certains homme de droit, dont son avocat, Me Kassoum Talo n’ont pas manqué d’exprimer leur désapprobation face à cette décision. Laquelle, selon eux, viole le principe de la présomption d’innocence puisque son client n’est pas encore jugé définitivement. « Je crois que c’est une décision d’opportunité, le président l’a nommé et je ne sais sur quels critères, il l’a révoqué. En tout cas, c’est en contradiction avec un principe sacro-saint élémentaire, la présomption d’innocence. Cela préjuge du fond de l’affaire » a-t-il déclaré. Avec ce renvoi du CNT de Kaou Djim, les choses seront difficiles pour Me Tapo de pouvoir lui tirer d’affaire, car son client ne bénéficie plus de l’Immunité parlementaire tant clamé lors de son jugement Et puis, cette éviction semble n’émouvoir personne, on dirait un non-évenement.
Adama Tounkara (stagiaire)
Source: Le Sursaut