Le coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des nations sera donné le 13 janvier en Côte d’Ivoire. Vingt-quatre équipes vont s’affronter.
En novembre dernier, les matchs éliminatoires de la Coupe du monde 2026 ont permis de prendre la température des équipes à l’approche de la Coupe d’Afrique des nations (CAN). À l’exception du Nigeria, les favoris du continent briguent la tête du classement.
Le Nigeria en proie au doute
Le Nigeria s’est offert une publicité dont il se serait volontiers passé après les résultats décevants concédés face au Lesotho (1-1) et au Zimbabwe (1-1), alors même que les Super Eagles sont perçus, notamment grâce à la qualité de leur secteur offensif, comme un des favoris de la CAN. Nse Essien, membre du comité exécutif de la Fédération nigériane de football (NFF), s’est ensuite laissé aller à une déclaration déconcertante, affirmant que l’instance souhaiterait limoger José Peseiro, le sélectionneur portugais : « Nous ne sommes pas contents et, si nous avions l’argent, nous serions prêts à le démettre de ses fonctions. »
Peseiro, qui émarge à environ 50 000 euros par mois, a accepté de baisser son salaire de 20 000 euros en échange d’une prolongation de contrat et prépare donc la CAN dans une ambiance surréaliste, entre la défiance des supporters et l’hostilité d’une fédération en proie à une crise financière d’ampleur. La NFF a pourtant engrangé des revenus importants ces dernières années, après la participation des Super Eagles à la Coupe du monde 2018 en Russie et aux CAN 2019 et 2022.
La Côte d’Ivoire et le Maghreb en grande forme
Si le Nigeria ne s’est pas rassuré, les autres favoris ont globalement assumé leur statut. La Côte d’Ivoire, dont les dernières performances n’avaient pas soulevé un enthousiasme débordant, s’est en partie réconciliée avec ses supporters en étrillant les faibles Seychelles sur la nouvelle pelouse du stade Alassane-Ouattara d’Ebimpé (9-0), puis en dominant le Burundi à Dar es-Salaam (2-0), deux victoires bienvenues avant d’entrer dans la dernière ligne droite de la préparation pour la phase finale.
L’Algérie, sérieuse à défaut d’être brillante, a également réalisé un sans-faute face à la Somalie (3-1) puis au Mozambique (2-0). La Tunisie a fait de même face à São Tomé-et-Príncipe (4-0) et au Malawi (1-0), alors que le Maroc, après le forfait de l’Érythrée, a remporté son match en Tanzanie (2-0), un adversaire que les Marocains affronteront de nouveau en Côte d’Ivoire. Walid Regragui, le sélectionneur des Lions de l’Atlas, avait notamment convoqué Sofiane Diop, né en France d’une mère marocaine et d’un père sénégalais, et qui avait porté auparavant le maillot des différentes sélections françaises de jeunes. L’Égypte n’a pas tremblé, que ce soit contre Djibouti au Caire (6-0), avec un quadruplé de Mohamed Salah, ou contre la Sierra Leone (2-0).
Sénégal, Cameroun, Mali et Burkina Faso à quatre points
Le Sénégal, champion en titre d’Afrique, n’a pas fait aussi bien, mais il a pris un départ plutôt convaincant en battant largement le Soudan du Sud (4-0), grâce à un doublé de Sadio Mané, et en faisant match nul au Togo (0-0). Le Cameroun, après un succès long à se dessiner contre Maurice à Douala (3-0), s’est plutôt bien sorti du piège de Benghazi face à la Libye (1-1), où il s’est déplacé sans son gardien, André Onana, blessé au pubis lors du premier match. Une situation qui interpelle, puisque le joueur de Manchester United aurait, selon le média américain ESPN, des réticences à participer à la CAN.
Du côté des outsiders, le Mali et le Burkina Faso ont pris chacun quatre points sur six, respectivement contre le Tchad (3-1) et la Centrafrique (1-1), et contre la Guinée-Bissau (1-1) et l’Éthiopie (3-0). Le Ghana, très décevant lors de la CAN 2022 au Cameroun, où il avait été éliminé au premier tour par les Comores, s’est incliné chez ce même adversaire (0-1), quelques jours après une victoire poussive obtenue à Kumasi dans les dernières secondes face à la modeste sélection de Madagascar (1-0).
jeuneafrique