Selon les projections de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 80 % de l’accroissement de la production alimentaire nécessaire pour faire face à cette croissance démographique proviendraient des pays en développement, des hausses des rendements et du nombre de cultures échelonnées possibles sur la même terre au cours de la même année. On attend de l’extension des terres agricoles une augmentation de la production alimentaire de seulement 20 %.
Les pesticides permettent de prévenir des pertes importantes sur les cultures et continueront donc de jouer un rôle dans l’agriculture. Néanmoins, les effets sur les êtres humains et sur l’environnement d’une exposition à ces produits sont une préoccupation permanente.
L’utilisation de pesticides pour produire des aliments, qu’ils soient destinés à nourrir les populations locales ou à l’exportation, devra s’effectuer conformément aux bonnes pratiques agricoles, indépendamment de la situation économique du pays. Les agriculteurs devront restreindre la qualité de pesticides employée au minimum nécessaire pour protéger leurs cultures. Il est également possible, dans certaines circonstances, de produire des aliments sans utiliser de pesticides.
Une tendance bio qui se développe de plus en plus, laissant planer le doute sur la réalité de certaines étiquettes. Tous les produis étiquetés «bio» ne sont pas naturels (production sans utilisation de produits chimiques), donc loin d’avoir les valeurs nutritives escomptées.
Quand le sous-équipement cache la mauvaise volonté ou la cupidité
Le samedi 19 octobre 2019, en revenant de notre jogging matinal, nous avons été surpris pas un avis (avis et communiqués sur la radio nationale) de la direction du Centre hospitalier universitaire Point G (CHU Point G) informant les usagers de la panne du scanner. Et pour rassurer les usagers, l’avis précisait que des mesures urgentes étaient prises pour que cet équipement indispensable à la médecine moderne soit rapidement fonctionnel.
Que comprendre ? Au CHU Point G, il n’y a qu’un seul scanner et qui, en plus, est tombé en panne. Pour combien de temps ? Dieu seul le sait ! Nous savons que cet hôpital prive le plus souvent de dialyse à cause de la panne fréquente des appareils. Et, cela, parce que personne n’a a été formée pour la maintenance.
Est-ce le cas du scanner aussi ? Le hic, c’est que cette panne affecte presque tout le système sanitaire d’autres structures sanitaires de la capitale et des régions qui envoient des malades pour le diagnostic au scanner.
Presque 60 ans après notre indépendance, le scanner et les unités de dialyse sont encore du luxe qui n’est pas à la portée du Malien lambda. Ce n’est un secret pour personne que le scanner et l’IRM (Imagerie par résonance magnétique) sont aujourd’hui incontournables pour des diagnostics précis, donc pour sauver des vies. L’IRM est par exemple une technique d’imagerie médicale permettant d’obtenir des vues en deux ou en trois dimensions de l’intérieur du corps de façon non invasive avec une résolution en contraste relativement élevée.
Ces équipements doivent être à la portée de tous les Maliens aujourd’hui aussi bien dans les hôpitaux nationaux que dans les régions. Selon les spécialistes, les 90 % des évacuations de Kayes vers la capitale sont liées à l’absence de scanner dans la région. Et c’est grâce à l’INPS que cette région a été récemment dotée d’un scanner financé sur fonds propres, Que dire de Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal … ?
Le constat est que nous avons un système sanitaire qui n’est plus à la hauteur des attentes avec des équipements obsolètes. Et, pourtant, la santé a longtemps été l’un des domaines où le Mali était cité en référence en Afrique.
Les belles promesses du PRODESS sont devenues des mirages faute de vision à la hauteur des défis. Et le sous-équipement cache mal la cupidité et la mauvaise volonté des professionnels de la santé. C’est pourquoi nos hôpitaux sont devenus des mouroirs où les praticiens profitent du désespoir des malades et de leurs proches pour faire fortune !
Pourtant, la réforme hospitalière (loi N° 02-050 du 22 juillet 2002) était censée doter le pays d’un système très performant et accessible. Et, cela, d’autant plus qu’elle était supposée traduire «la volonté de l’Etat malien d’assurer les soins de référence et de qualité à tous». Cette réforme devait se traduire par l’amélioration de l’offre de soins et de la qualité de la prise en charge des patients. Elle était consécutive à une analyse de la situation des hôpitaux.
Cela a permis de «déceler certaines insuffisances qui ont caractérisé les hôpitaux, notamment les pannes d’équipements, les ruptures de médicaments et consommables médicaux, l’insuffisance dans la motivation du personnel et l’insuffisance en personnel qualifié». La situation est loin d’être réjouissante de nos jours car, si elle ne s’est pas davantage détériorée, il n’y a aucune amélioration.
Les regards sont maintenant tournés vers la mise en œuvre des recommandations de l’atelier de haut niveau sur la réforme du système de santé tenu du 25 au 28 février 2019. Les participants ont formulé des recommandations afin de réduire significativement la morbidité et la mortalité des groupes vulnérables, notamment les femmes et les enfants.
Ces recommandations sont articulées autour de trois grands chapitres : «Offre de soins et services de santé de qualité» ; «Gouvernance et communication» ; «Financement de la santé». Le remède sera-t-il à la hauteur du diagnostic ?
La réponse est aussi moins sûre que le diagnostic de nos praticiens qui procèdent généralement par tâtonnement !
Moussa Bolly