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78ème Assemblée Générale de l’ONU : L’Afrique brise les chaînes de l’esclavage en disant les vérités crues aux puissances du monde

La 78ème Assemblée Générale des Nations Unies tenue du 19 au 25 septembre 2023 restera gravée dans la mémoire collective. Car, pour une des rares fois, la quasi-totalité des Chefs d’Etat et de gouvernement africains ayant pris la parole, ont prononcé des discours patriotiques et de souveraineté. De Colonel Mamady Doumbouya de la Guinée Conakry à Cyril Ramaphosa de l’Afrique du Sud, en passant par Bola Tinibu du Nigéria, ou encore Félix Tshisekedi du Congo Kinshaha, les dirigeants africains ne sont pas allés avec le dos de la cuillère.

Depuis les mémorables discours tenus, lors des deux dernières Assemblées générales, respectivement par le Premier ministre et le Premier ministre par intérim maliens, le ton des discours des dirigeants africains a changé de cap. En effet, les deux dirigeants maliens avaient ces jours-là tenus des discours de rupture vis à vis du diktat de l’ancienne puissance coloniale. Et voilà que cette année, les dirigeants d’autres pays africains ont emboîté le pas au Mali.

Parmi ceux-ci, le cas de Colonel Mamady Doumbouya a retenu l’attention du monde entier. Dans un discours musclé, il a demandé qu’il faut laisser l’Afrique définir son propre modèle de gouvernance. Le président de la transition de la Guinée, Mamady Doumbouya, a prononcé un discours puissant abordant la récente vague de coups d’État en Afrique, qu’il a qualifiée d’‘’épidémie’’ après la pandémie de la Covid-19. Le président a appelé à une réflexion plus profonde sur les causes sous-jacentes de ces coups d’État et à une remise en question du modèle de gouvernance démocratique imposé à l’Afrique.

Selon le Colonel Doumbouya, la communauté internationale condamne les coups d’État, mais elle devrait aussi avoir la sincérité et la responsabilité de ne pas se limiter à critiquer les résultats manifestes, mais plutôt de s’engager dans l’analyse et la résolution des causes sous-jacentes. « Je fais partie de ceux qui, un matin, ont décidé de prendre nos responsabilités pour éviter à notre pays un chaos complet. Une situation insurrectionnelle. Aucune force politique, toutes complètement neutralisées à l’époque, n’avait le courage et les moyens de mettre un terme à l’imposture que nous vivions », a-t-il déclaré.

Pour le Chef de l’Etat guinéen, la modification des constitutions par les dirigeants afin de prolonger leur règne semble constituer l’un des facteurs fondamentaux à l’origine de ces coups d’État  « Les coups d’Etat, s’ils se sont multipliés ces dernières années en Afrique, c’est bien parce qu’il y a de raisons très profondes ».

D’après Doumbouya, le putschiste n’est pas seulement celui qui prend les armes pour renverser un régime et que les vrais putschistes qui sont les plus nombreux ne font l’objet d’aucune condamnation, ce sont aussi ceux qui manigancent, qui utilisent la fourberie, qui trichent pour manipuler les textes de la constitution afin de se maintenir éternellement au pouvoir.

Par rapport à la gouvernance, il a estimé que le modèle qui a été imposé  par l’Occident est bien adapté et efficace pour l’Occident, mais éprouve des difficultés à s’adapter à la réalité africaine. Il a souligné que ce modèle imposé avait souvent conduit à l’exploitation des ressources africaines par d’autres pays et à la corruption des élites nationales.

En ce qui concerne la CEDEAO, Mamady Doumbouya encourage vivement cette organisation ouest-africaine à éviter toute ingérence dans les affaires politiques des États membres, car cela ne fait qu’aggraver les tensions et entraver le progrès économique et le développement. Il va plus loin en soulignant que la CEDEAO, à l’origine axée sur l’économie, devrait cesser de s’immiscer dans les questions politiques et se concentrer sur la promotion du dialogue.

En réponse à l’influence occidentale, le Président guinéen a affirmé : « Nous ne nous positionnons ni en faveur ni en opposition des Américains, des Chinois, des Français, des Russes ou des Turcs. Notre engagement se résume simplement à être en faveur de l’Afrique. C’est tout. Nous considérons comme une offense le fait d’être sous la domination de l’une ou l’autre puissance étrangère. »

D’autres chefs d’Etat africains  ont enfoncé le clou avec des vérités crues

Le président ghanéen Nana Akufo Addo a appelé à des réparations pour avoir fait subir aux africains des siècles d’esclavage. Selon lui, cela pourrait offrir une forme d’apaisement pour les générations actuelles dont les ancêtres ont souffert de l’esclavage.

Quant au président de la République démocratique du Congo (RDC) Félix Tshisekedi, il a insisté dans son discours pour un retrait accéléré des Casques bleus (15 000 présents dans le pays depuis près de 25 ans) de son pays à partir de fin 2023, regrettant qu’ils n’aient “pas réussi à faire face” aux groupes armés.

Pour le Nigérian Bola, il est nécessaire pour l’Afrique de surmonter les contraintes de l’exploitation étrangère et de libérer son vaste potentiel. Il a également souligné l’importance pour la communauté internationale de donner la priorité aux investissements dans le développement de l’Afrique et a souligné l’urgence de faire face aux impacts du changement climatique. Le président centrafricain, Faustin Archange Touadéra, a estimé, dans son allocution, que l’afflux de migrants africains vers l’Europe est un résultat des pillages et de l’impérialisme occidental en Afrique.

Quant au dirigeant sud-africain, il a dénoncé  un déséquilibre dans l’architecture de financement des crises et conflits dans le monde, au détriment de l’Afrique et de la paix mondiale. Il a également réitéré l’appel à réformer le Conseil de sécurité de l’ONU, pour plus d’efficacité face aux réalités géopolitiques actuelles. Cyril Ramaphosa  a déploré un appétit mondial vivace pour le financement de la guerre, au détriment de l’accroissement des moyens de subsistance.

Arouna Traoré

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