Le chef de l’Etat a formulé des directives et des attentes précises dans les domaines dd l’agriculture, de l’élevage et de la pêche
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a donné son quitus et validé le plan de campagne agricole 2016-2017 présenté par le ministre de l’Agriculture, Kassoum Denon. C’était au cours de la 6è session du Conseil supérieur de l’agriculture qui s’est tenue hier dans la salle des banquets du palais de Koulouba, sous la présidence du chef de l’Etat en présence du Premier ministre Modibo Kéita, des membres du gouvernement, du président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM), Bakary Togola, des directeurs des services centraux de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, ainsi que des responsables des projets et programmes du secteur rural.
Avant de valider le plan 2017, le président Keïta a tenu à donner des directives aux départements de tutelle, à savoir ceux de l’agriculture, l’élevage et la pêche. Il leur a instruit de faire en sorte que le secteur agricole soit moins exposé aux aléas climatiques. Il a, par ailleurs, demandé spécifiquement au département de l’Agriculture et à la direction générale de la Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT) de hisser notre pays au premier rang de producteurs africains de coton. Le chef de l’Etat a également exhorté les services techniques concernés et la profession agricole dans son ensemble à éviter à l’avenir les dérives survenues dans lesdifférents contrats d’approvisionnements en intrants. « Je tiens à ce que l’engrais qui sera livré aux producteurs soit de qualité. Cela pour permettre à ces derniers d’augmenter la production et la productivité agricoles. Que les malices cessent », a insisté le président Ibrahim Boubacar Keïta.
Il a aussi souhaité que les départements sectoriels concernés prennent en compte le volet environnemental dans l’exécution de leurs activités. A la lumière des informations qui lui ont été communiquées, le président Keïta a validé le plan de campagne agricole 2016-2017.Il a réitéré son engagement à poursuivre la subvention des intrants agricoles (engrais, semences végétales et animales), ainsi que le programme d’équipements des producteurs, éleveurs et pêcheurs. Le chef de l’Etat a tout particulièrement soulignéqu’a été maintenuel’allocation de 15% du budget national au secteur agricole. « Ce taux s’avère plus élevé que la recommandation des chefs d’Etat et de gouvernement des Etats membres de l’Union africaine qui demandait aux sommets de Maputo et de Malabo d’allouer au moins 10% au secteur agricole », a tenu à rappeler le président Keïta.
Le chef de l’Etat a salué l’avènement de nouveaux villages agricoles initiés par le département de l’Agriculture et approuvé le programme de recrutement des agents proposé par le même département. Il a demandé une accélération des programmes d’insémination artificielle pour la production de lait et de viande en même temps qu’il a encouragé l’utilisation des cages flottantes. Tels ont été les grandes conclusions de cette 6è session du Conseil supérieur de l’agriculture qui s’est tenue dans un cadre convivial. Le président Ibrahim Boubacar Keïta a exigé que les tables soient désormais garnies de jus et sirops à base de nos fruits (néré, pain de singe, zaban, pomme canelle etc), de fromages maliens et bien sûr d’arachides.
UN EXCÉDENT THÉORIQUE. Le ministre de l’Agriculture Kassoum Denon a pris bonne note de la remarque présidentielle dont l’exécution ne devrait poser aucune difficulté. En effet, il existe une gamme étendue de rafraichissements et d’amuse-gueules dont la fabrication a été peaufinée et a rassuré le chef de l’Etat de la disponibilité de ces savoureux jus grâce au savoir-faire développé par l’Institut d’économie rurale (IER) à travers le Laboratoire de technologie alimentaire (LTA) du Centre régional de recherche agronomique de Sotuba.
Auparavant, le ministre Denon a fait une brève présentation des résultats de la campagne précédente 2015-2016 et du plan de campagne 2016-2017.Il a ainsi précisé qu’à l’issue de la campagne agricole 2015-2016, le pays a enregistré une production céréalière globale de 8.045.669 tonnes, toutes céréales confondues, dont 2.451.321 tonnes de riz (soit 30,5%), 2.092.033 tonnes de maïs (26%), 1.997.534 tonnes de mil (24,8%) et 1.444.770 tonnes de sorgho (18%). Cette production céréalière dégage un excédent de 1.635.000 tonnes, dont 48.000 tonnes de riz marchand. Toutefois, a tenu à préciser le ministre Denon, cet excédent est théorique, car, il ne tient pas compte des sorties éventuelles de céréales vers les pays voisins, des quantités transformées et de celles destinées à l’alimentation du bétail et de la volaille.
Les producteurs de coton ont livré 550.370 tonnes de coton graine à l’issue de la campagne agricole 2015-2016. Les autres spéculations comme l’arachide (421.924 tonnes), l’anacarde (65.699 tonnes), le karité (50.699 tonnes) complètent le tableau des autres productions végétales. Sur le programme pilote de 1000 tracteurs lancé l’année dernière par le président de la République en septembre dernier, 200 unités avec accessoires ont été enlevées par les bénéficiaires.
Les autres suivront rapidement. Le ministre Denon a en effet précisé que la commission avait reçu 1467 dossiers de demandeurs pour les 1000 tracteurs disponibles.Le ministre Denon a souhaité à l’appui des propos tenus par Bakary Togola que les banques puissent accélérer la cadence afin que tous les tracteurs soient enlevés d’ici la fin du mois d’avril.
Les objectifs de production du riz pour la campagne agricole 2016-2017 sont fixés à 2.712.956 tonnes pour une superficie exploitée de 946.656 hectares, soit un rendement moyen de 2,866 tonnes à l’hectare. La production attendue va connaitre une augmentation de 11% par rapport aux résultats provisoires de la campagne 2015/2016 qui sont de 2.451.321 tonnes.Les objectifs de production de maïs sont de 2.400.548tonnes. La production de sorgho attendue est estimée à 1.596.347 tonnes, cellede mil attendue est estimée à 2.010.900 tonnes.Ce qui donne une production globale céréalière de 8.798.408 tonnes toutes céréales confondues. Une production cotonnière de 650.000 tonnes est aussi attendue.
Le coût global de la campagne agricole 2016-2017 est estimé à 201,114 milliards Fcfa, dont 44,045 milliards consacrés à la subvention des intrants agricoles et animaux. Le président de l’APCAM, Bakary Togola, a remercié le chef de l’Etat pour tous les efforts déployés en faveur de la promotion du secteur agricole, notamment le maintien de la subvention des intrants et le programme d’équipements des producteurs, éleveurs et pêcheurs.
M. COULIBALY
Source : L’ Essor