Pour la fête du 61ème anniversaire de l’indépendance du Mali, les Maliens s’étaient donnés donnez-vous, le mercredi 22 septembre 2021, au monument de l’indépendance de Bamako. Le meeting, destiné à célébrer la libération du pays du joug colonial, le 22 septembre 1960, a été une occasion pour les organisateurs d’effleurer les sujets dominant du jour. Aussi, l’évènement a été saisi par les Maliens pour tancer les autorités françaises, plaider pour une intervention Russe au Mali et la prolongation de la transition.
Plusieurs drapeaux maliens étaient brandis en l’air, de même que des pancartes ; des banderoles et des t-shirts manifestement destinés à illustrer l’amour du pays. Les participants à la célébration du 61ème anniversaire de l’indépendance du Mali étaient venus de presque tous les quartiers de Bamako et envions. Le géant meeting a été organisé par plusieurs mouvements et organisations, dont le M5-RFP, l’association libre des consommateurs maliens (ALCOM), le mouvement yèrèwolo débout sur les remparts, l’association action pour l’intérêt du peuple (AIP)…
Pour Abdoulaye Ballo, président de l’AlCOM, le Mali a trop souffert. Selon lui, tout le monde doit, de nos jours, s’unir pour soutenir les autorités de la transition. Au nom des consommateurs maliens, il a tenu à exprimer que « ce sont ces hommes et ces femmes qui, depuis 1991 à nos jours, sont au pouvoir pour détruire nos ressources qui ne veulent pas que la transition continue. Les consommateurs n’acceptent pas cela ». Saluant l’effort du gouvernement dans sa politique de lutte contre la corruption et l’impunité, Abdoulaye Ballo reste sûr que les opposants de la prolongation de la transition ont peur du combat déclenché par la justice contre les corrupteurs du pays. Depuis quelques moments, indique Drissa Meminta du mouvement yèrewolo débout sur les remparts, « la révolution silencieuse a commencé avec Assimi Goita, président de la transition ».
Pour un autre membre du mouvement anti politique française au Mali, « personne n’est coupable des meurtres et tueries au Mali si ce n’est pas la France. Ce sont des gens avec qui l’ex-président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, a travaillé qui sont en train de tuer les maliens en complicité avec la Minusma et la Barkhane de la France ». Surnommé ‘’le maire de Yèrèwolo débout sur les remparts’’, l’intervenant trouve qu’il faut arrêter le génocide au Mali. « Nous n’accepterons plus que quiconque vient encore tuer les citoyens en disant qu’il nous apporte de l’aide », a-t-il clarifié. Quant à un autre membre de Yèrèwolo débout sur les remparts, « Assimi Goita est le chef suprême de la refondation de l’État ». Et le PM Choguel Kokalla Maiga, dit-il, est le chef d’état-major général de la refondation de l’État.
Au cours dudit meeting, Mme Keita Kady Sissoko, leader du ‘’collectif pour la défense des militaires’’ n’a pas hésité d’exprimer que la date du 22 septembre révèle beaucoup de souvenirs dans l’esprit des Maliens. C’est une date à la fois historique et importante dans l’histoire du pays, a-t-elle ajouté. Les militaires du Mali ont assez souffert, d’après elle. Devant la foule, elle tançait les autorités françaises en ces termes : « La France dit qu’elle est venue pour aider le Mali à régler la question de l’insécurité. Mais son arrivée n’a servi à rien, parce que les militaires sont en train d’être tués tous les jours sous ses yeux. On veut que la France dégage et demande à la Russie de venir. Ce pays est plein de militaires vaillants et aguerris ».
Pour Coumba Yarisse du comité stratégique du mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), les citoyens « disent à la France que ça suffit ». « Nous disons à bas la France et ses mensonges, poursuit-elle. Les dirigeants français sont des menteurs ».Et d’exclamer : « Nous disons à la France que les Maliens sont plus que jamais déterminés à récupérer le Mali ». Aux nouvelles autorités de la transition, Coumba Yarisse annoncera que le peuple les soutient dans leur combat. Au nom de l’espoir M’Bouyé Haidara, Daouda Tangara a été sollicité pour ses mots. Ce dernier dira que le chérif de Nioro se dit prêt à soutenir les autorités de la transition. « Le chérif dit que le Mali ne sera pas divisé. Il énonce être prêt à mourir pour la cause du pays », explique Daouda.
Mamadou Diarra
Source: LE PAYS