Pour sa 37e session, le Comité de suivi de l’Accord (CSA) avait à son menu, les avancées dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et complément d’information par les présidents des sous-comités ; la formation des éléments du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) déclarés aptes à l’intégration. S’y ajoutent les suites du processus de DRR ; la poursuite de la décentralisation et le suivi des deux recommandations du CSA de haut niveau du 17 juin, portant sur la structuration des travaux du cadre tripartite intermalien et le retour concomitant des services et symboles de l’État à Kidal.
Pendant qu’il se gargarise d’avancées telles la présence de 100 éléments dans les centres de formation et les arrivées prochaines de 295 autres ex-combattants, une lettre en date du 6 août 2019, adressée au Président du Conseil de sécurité, le Groupe d’experts créé en application de la résolution 2374 (2017) du Conseil de sécurité sur le Mali, rétablit une amère vérité et tempère un triomphalisme déplacé : ‘’s’y étant pourtant engagées à la suite de la réélection du Président Ibrahim Boubacar Keita en août 2018, les parties signataires de l’Accord de 2015 pour la paix et la réconciliation au Mali n’en ont pas hâté la mise en œuvre. Si deux textes d’application ont été adoptés à cet effet et si l’opération d’intégration d’anciens combattants dans l’armée a débuté, quoiqu’avec six mois de retard, la démission du Premier ministre et de son Gouvernement, le 18 avril 2019, est venue mettre un coup d’arrêt à des réformes institutionnelles fondamentales, 63 000 combattants inscrits attendant ainsi toujours la mise en route de l’opération de désarmement, démobilisation et réintégration’’. Est-ce le verre à moitié vide ou le verre à moitié plein ? En tout cas, les fruits n’ont pas tenu la promesse fleurs de l’Accord signé sous les applaudissements du monde entier.
Nous vous proposons les comptes-rendus des confrères qui ont couvert cette 37e session du CSA.
La trente-septième session ordinaire du Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali (CSA) s’est tenue, hier, à l’ex-Cres de Badalabougou. La rencontre était présidée par le président du CSA, Ahmed Boutache, en présence du ministre de la Cohésion sociale, de la Paix et de la Réconciliation nationale, Lassine Bouaré, du Haut représentant du président de la République pour la mise en œuvre de l’Accord, Mahamadou Diagouraga, de la représentante spéciale adjointe du secrétaire général des Nations unies, MBaranga Gasarabwe. L’on notait également la présence des mouvements signataires de l’Accord.
Plusieurs questions étaient inscrites à l’ordre du jour de cette réunion : point sur les avancées dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et complément d’information par les présidents des sous-comités ; formation des éléments du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) déclarés aptes à l’intégration. S’y ajoutent les suites du processus de DRR ; la poursuite de la décentralisation et le suivi des deux recommandations du CSA de haut niveau du 17 juin, portant sur la structuration des travaux du cadre tripartite intermalien et le retour concomitant des services et symboles de l’Etat à Kidal.
A l’ouverture des travaux, le président du CSA a indiqué que depuis la précédente session du CSA, un certain nombre d’éléments nouveaux sont intervenus en relation avec la mise en œuvre de la nouvelle feuille de route convenue entre les parties maliennes signataires de l’Accord et des difficultés passagères auxquelles sont confrontés certains mouvements. «Il est de la plus haute importance que l’ensemble des parties maliennes puissent fonctionner de façon optimale afin d’apporter leur meilleure contribution possible à la mise en œuvre de l’Accord. Ces derniers mois malheureusement, ça n’a pas été le cas, au moins en ce qui concerne une des parties», a déploré Ahmed Boutache.
A ce titre, il a informé que des initiatives ont été prises pour contribuer à dépasser ces situations. L’une de ces initiatives, a-t-il détaillé, a été celle prise par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale qui a tenu une série de réunions avec pour objectif de concilier des éléments appartenant à certains mouvements signataires de l’Accord. Cette mission, selon le président du CSA, a permis certainement de mieux comprendre la situation, les positions des uns et des autres ainsi que leurs revendications. «Si elle n’a pas réglé l’ensemble des problèmes, elle a, en tout cas, permis de lancer un processus pour régler ces problèmes», s’est-il réjoui.
L’autre initiative à cet égard, a annoncé Ahmed Boutache, est celle de l’Algérie qui consistera à organiser bientôt une réunion de l’ensemble des mouvements à Alger. Selon lui, leur rôle et mission fondamentale, c’est de se consacrer pleinement à la mise en œuvre de l’Accord et de ne pas permettre que des situations conjoncturelles viennent perturber ces efforts et remettre en cause le processus de mise en œuvre de l’Accord. Juste après les travaux, tenus à huis clos, le président du CSA a informé, au cours d’une conférence de presse, que la rencontre a permis d’examiner la question de la formation des éléments du MOC qui ont été déclarés aptes à l’intégration. A ce propos, Ahmed Boutache a confié qu’il y a déjà 1005 éléments qui ont rejoint les centres de formation et que 295 autres les rejoindront bientôt. «Il a été convenu à ce sujet que le processus du DDR accéléré notamment dans son volet screening doit être parachevé avant le 31 décembre de l’année en cours», a-t-il ajouté.
En outre, le conférencier a déclaré que la réunion a également abordé la poursuite de la décentralisation tant sur le plan du transfert des services que sur les questions de financement. A ce sujet, a-t-il ajouté, il a été notamment noté que la zone de développement du Nord fut créée et que la base légale pour son fonctionnement et sa gestion est complète et sera mise en œuvre sans délai.
Quel est le montant affecté à la nouvelle feuille de route prise lors de la rencontre précédente ? A ce sujet, le ministre de la Cohésion sociale, de la Paix et de la Réconciliation nationale a expliqué que la feuille de route de façon générale de l’Accord est pratiquement un programme voire un projet qui comporte plusieurs compartiments à savoir : les questions de sécurité, institutionnelles, de développement, humanitaires… «La nouvelle feuille de route, à l’image de l’ancienne, est bâtie autour de l’ensemble de ces thématiques», a indiqué Lassine Bouaré. Donc, a-t-il conclu, essayer de donner un chiffre à la feuille de route prise comme telle n’a aucun intérêt particulier.
Bembablin DOUMBIA
Source: L’Essor- Mali