Le président de la Transition Bah N’Daw a pris part le jeudi dernier par visioconférence à la 22è session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Il avait à ses côtés Alousséni Sanou, ministre de l’Économie et des Finances et Harouna Niang, ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Promotion des investissements. Cette rencontre était l’occasion pour les dirigeants ouest-africains d’examiner les avancées enregistrées depuis la session extraordinaire du 27 avril 2020 et les mesures à prendre pour contenir les impacts de la Covid-19. C’était aussi l’occasion de faire le point sur les progrès enregistrés dans l’Union, les défis à relever et sur les évolutions majeures engrangées sur les plans sanitaire, politique, sécuritaire et économique.
Dans son discours d’ouverture, le président ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement, a indiqué que depuis la dernière session ordinaire tenue le 12 juillet 2019 à Abidjan, l’Union a enregistré des évolutions majeures sur les plans sanitaire, politique, sécuritaire et économique. Sur le plan sanitaire, dit-il, les États continuent de faire face aux conséquences négatives de la Covid-19. Selon lui, la situation dans l’Union à la date du 15 mars 2021 fait ressortir 119.271 cas confirmés, dont 2.109 décès contre 41.251 cas confirmés et 733 décès au 25 août 2020.
Sur le plan sécuritaire, il déplore le fait que malgré les efforts déployés, l’Union demeure confrontée à la recrudescence des attaques terroristes, des enlèvements et autres crimes barbares perpétrés par des groupes armés, notamment au Burkina Faso, au Mali et au Niger. Ainsi pour lutter contre le terrorisme, l’Uemoa a institué un Fonds régional de sécurité et dégagé une contribution immédiate de 100 millions de dollars US (50 milliards Fcfa) pour les trois pays membres de la ligne de front du G5 Sahel. Sur le plan économique, Alassane Ouattara souligne que le taux de croissance de l’Union a fortement fléchi, du fait des effets du coronavirus.
Cependant, il estime que les perspectives pour l’année 2021 laissent entrevoir une reprise de l’activité économique dans l’espace communautaire, avec un taux de croissance estimé à 5,8%, en lien avec la mise en œuvre des plans de riposte et de relance dans tous les États membres. Pour sa part, le président du conseil des ministres de l’Uemoa Sani Yaya a indiqué que la Covid-19 a eu des effets néfastes sur l’activité économique au sein de l’Union. Laquelle a connu un fort ralentissement en raison de sa baisse générale en particulier dans les secteurs de la manufacture, du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration.
Au plan monétaire, Sani Yaya a précisé que la Banque centrale a pris les dispositions idoines pour prévenir les tensions de liquidité au niveau du système bancaire, afin de lui permettre de répondre efficacement aux besoins des États, de soutenir la reprise de l’activité et réduire les risques de stress financiers. Ainsi, selon lui, la totalité des besoins de liquidités exprimés par les banques a été servie dès le début de la crise à un taux unique de 2,5% revu à la baisse à 2% à compter du 24 juin, soit l’un des plus bas en Afrique. Au cours de la rencontre, les chefs d’État et de gouvernement ont adopté des recommandations pour la facilitation de la circulation transfrontalière dans la sous-région.
À cet égard, elle fixe à 5 jours, à compter de la date de prélèvement de l’échantillon, la durée de validité des tests de dépistage à l’entrée et au départ des aéroports des États membres, tout en décidant de la reconnaissance mutuelle des résultats des tests Covid-19 réalisés par les structures nationales habilitées. Elle a fixé à 25.000 F cfa, le coût du test de dépistage pour les voyageurs utilisant le transport aérien à compter de mai 2021. En temps opportun, le coût du dépistage sera fixé à 5.000 F cfa pour les voyageurs utilisant les voies terrestres.
Abordant la situation sécuritaire, la Conférence a salué la contribution du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Sénégal à hauteur de 1 milliard Fcfa chacun et celle de la Côte d’Ivoire pour 2 milliards F cfa dans le cadre du financement de la lutte contre l’insécurité du G5 Sahel. Elle a, par ailleurs, décidé de l’octroi d’un financement exceptionnel de 2 milliards Fcfa pour soutenir cette initiative en complément des 50 milliards Fcfa déjà décaissés pour les trois pays membres de la ligne de front du G5 Sahel. En outre, la Conférence a décidé de confier la présidence de la Commission de l’Uemoa au candidat proposé par le Sénégal. Avant d’élire à l’unanimité, Roch Marc Christian Kaboré, président du Faso comme nouveau président en exercice de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Uemoa.
Dieudonné DIAMA
Source: L’Essor