Mauvaises pratiques humaines, changements climatiques… le Sahel n’a autant pas été menacé, depuis cinq décennies, par des épreuves qui voient réduire ses zones humides. Wetlants international Mali en collaboration avec la Direction nationale des eaux et forêts a organisé une conférence débat, vendredi, sur le rôle vital que jouent ces espaces dans la conservation et la sauvegarde de la biodiversité. C’était à l’Ecole nationale d’ingénieurs Abderhamane Baba Touré (Eni-ABT).
L’ONG et ses partenaires ont organisé cette conférence débat en marge des activités de la Journée mondiale des zones humides, célébrée chaque 2 février à travers le monde. Elle a réuni étudiants, chercheurs et services techniques sur le thème “Zones d’humides et biodiversité”.
Signataire de la convention de Ramsar depuis 1985, le Mali a inscrit quatre sites Ramsar couvrant plus de quatre millions d’hectares. Il s’agit notamment du Delta intérieur du Niger (plus grande zone humide au Mali et deuxième en Afrique), Vallée du Sourou (Région de Mopti), le lac Magui (Kayes) et le lac Wégnia (Koulikoro).
Ces espaces fournissent des services d’approvisionnement, de régulation, de supports et service de culture pour ses habitants. Selon les statistiques, 70 à 80 % des populations maliennes vivent dans ces zones humides ou à moins de 50 km de ces espaces.
Au cours de cinq grandes thématiques, les conférenciers ont attiré l’attention des autorités et les populations sur la nécessité de prendre des mesures concrètes vivant à sauvegarder les zones humides de la zone de l’espace Sahel qui se trouve aujourd’hui soumis à des pratiques menaçant son existence.
Au Mali, la situation est aussi critique, a alerté le coordinateur du bureau sahel de Wetlands international, Dr. Karounga Keïta. Une situation qui peut amener des frictions et des conflits entre les différents usagers, prévient-il. “Nous constations pendant 50 ans une baisse progressive de la diminution de la dimension de la partie inondable de Delta intérieur du Niger par exemple. De 41 000 km² on est à moins de 10 00 km² et la population est passée de 500 000 à plus de 2 millions d’habitants. Ce qui crée la promiscuité des usagers à trouver leur compte dans la petite restante, agricultures et pêcheurs et éleveurs”.
L’homme y est pour quelque chose
Pour l’interlocuteur, on peut maintenir une bonne partie de la population en conservant ces zones. Ces derniers peuvent trouver leur compte, propose-t-il, par l’exploitation durable de ces espaces et en investissant dans l’agriculture durable, élève et la pêche. “Tout n’est pas lié au changement climatique. Le comportement de l’homme y est pour quelques choses dans la dégradation de ces zones humides”.
La journée de débat également a permis aux étudiants et corps professoral d’être informé sur les acquis et outils développés par Wetlants international Mali ainsi que les solutions innovantes de sauvegarde des zones humides.
L’ONG apporte son appui autour de quatre stratégies principales à savoir la mobilisation de la meilleure expertise disponible et des connaissances, la conservation et la restauration des principales humides, en habilitant les collectivités à prendre des mesures et le plaidoyer qui permettent d’améliorer les politiques et les pratiques des gouvernements et des entreprises à toutes les échelles.
La conférence débat a été présidée par le représentant de la Direction nationale des eaux et forêts, Michel Koloma. C’était en présence du présentant du recteur de l’Eni. Les deux personnalités, à l’ouverture des travers de travaux, ont salué l’organisation de cette journée qui “a toute importance pour le pays sahélien Mali comme“. Ils ont ensuite exhorté les toutes prenantes à poursuivre les efforts en matière de sauvegarde et de protection des zones humides. Selon les statiques les zones humides ne couvrent que 10 % du territoire de la zone de l’espace Sahel et ces 10 % contribuent de 80 à 90 % des PIB de ces pays.
Kadiatou Mouyi Doumbia
Encadre
La journée mondiale des zones humides est célébrée chaque 2 février à travers le monde. Elle est consacrée à la sensibilisation du grand public aux zones humides et célèbre également l’anniversaire de la signature de la convention de Ramsar en Iran le 2 février 1971 par les pays. Cette convention marque le départ de prise de conscience internationale pour la protection de la biodiversité. Le Mali a adhéré à la convention en juillet 1985 auprès de l’Unesco, le dépositaire de la conception. Deux plus après, le pays ratifie la convention des zones humides le 25 mai 1987. Au Mali ces festivités commémoratives du 2 février se déroulent durant tout le mois de février.
M. D
Mali Tribune