37,7% des femmes âgées de 15 à 49 ans ont été victimes de violences physiques ou sexuelles au cours de leur existence. 41,3% des femmes âgées de 15 à 49 ans, en union ou en rupture d’union, ont subi des violences émotionnelles, physiques ou sexuelles de la part de leur partenaire. 14% des femmes âgées de 15 à 49 ans ont été victimes de violences sexuelles au cours de leur vie. 32% ont été victimes de violences physiques depuis l’âge de 15 ans. Ces chiffres de l’Enquête par grappe à Indicateur Multiple –MICS 2018 sont assez parlant.
Zéro VBG, une plateforme web et une application mobile
Selon le rapport 2012-2013 de Demographic and health Survey (DHS), dès l’âge de 15 ans, près de 4 femmes sur 10 subit des violences physiques. Plus d’une femme sur 10, de 15 à 49 ans, a déclaré avoir subi un acte de violence.
Selon les Nations Unies, la pandémie de la covid-19 a aggravé cette situation des violences faites aux femmes. La plupart de ces femmes victimes d’acte de violence souffrent en silence.
Face à une telle situation, l’ONU femmes à travers le programme Spotlight pour l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles a noué un partenariat avec l’UNESCO afin d’appuyer des initiatives de jeunes allant dans le sens de l’élimination des VBG. La plateforme numérique et l’application mobile « Zéro VBG », disponible en téléchargement sur Playstore, est issu de ce partenariat.
« Zéro VBG est une plateforme web et une application mobile d’information, de sensibilisation et de dénonciation des violences basées sur le genre », a expliqué Porcho Marguerite Sogoba, présidente de l’association Musodev, à l’origine de cette application.
« Les nouvelles technologies au service de la lutte contre les VBG »
À travers cette application mobile, les victimes de violences peuvent non seulement faire des dénonciations, mais aussi discuter directement avec des psychologues, explique la secrétaire générale de Musodev, Aichatoun Amadou Touré qui a présenté l’application. Elle rassure que les dénonciations se font en toute anonymat.
En seulement quelques mois d’existence, l’application engrange des chiffres « remarquables » : 500 utilisateurs actifs, 20 cas d’alertes enregistrés, indique la présidente de Musodev. Selon ses précisions, à travers des campagnes de sensibilisation dans des écoles, universités et des lieux d’événements culturels, plus de 4 500 personnes ont été touchées.
Porcho Margueritte Sogoba est convaincue qu’une meilleure utilisation des nouvelles technologies peut contribuer à l’atteinte des objectifs en termes de lutte contre les violences basées sur le genre.
« Zéro VBG » contient également des modules ayant trait à la paix, au vivre ensemble ainsi qu’au bien-être.
Edmond Moukala, représentant de l’UNESCO au Mali, a laissé entendre au sujet de cet outil : « Zéro VBG est un produit malien, par des Maliens, pour des Maliens ainsi que la communauté internationale ». Selon lui, cela est la preuve que les crises ne sont jamais une fatalité mais une occasion de réfléchir, de repenser.
« Avec l’application zéro VBG, c’est les nouvelles technologies au service de la lutte contre les VBG », a conclu la présidente de Musodev qui rassure ses partenaires que ce lancement n’est qu’une première étape. Les initiateurs entendent améliorer d’avantage l’application en intégrant d’autres modules tout en multipliant les campagnes de sensibilisation, notamment dans les zones rurales.