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Y a-t-il une volonté politique réelle de lutter contre la Corruption en Afrique ?

Après la publication ce jeudi 23 janvier 2020 du dernier Indice de Perception de la Corruption (IPC) de Transparency International (TI) pour l’année 2019, cette question est plus que légitime, question qui, vous l’aurez deviné, est purement rhétorique !

Transparency International, qui est une ONG ayant pour mission principale la lutte contre la corruption des gouvernements et institutions gouvernementales internationales, publie depuis 1995 l’IPC, qui est un classement de 180 pays et territoires selon leurs niveaux perçus de corruption dans le secteur public. L’IPC utilise une échelle de zéro (fortement corrompu) à 100 (très peu corrompu), et s’appuie sur des évaluations d’expert, enquêtes menées auprès des chefs d’entreprise, sondages, etc. Comme son nom l’indique, il est basé sur la perception, d’où la critique principale à son encontre, le qualifiant de trop subjectif.

Qu’à cela ne tienne, l’IPC est un réel baromètre, une sorte de « météo du niveau de corruption des gouvernements », qui a acquis une vraie reconnaissance internationale.

L’IPC de 2019, comme les précédents, classe encore (!) l’Afrique dans le peloton de queue de la course contre la corruption au sein de l’Etat. Globalement, pour les 180 pays évalués, plus des deux tiers ont un score inférieur à 50, avec un score moyen se situant à seulement 43. Pour aller droit au but, les bons élèves sont minoritaires à l’école de l’Intégrité en Politique !

Cette année, les trois (3) premiers sont : la Nouvelle-Zélande et le Danemark (avec 87 points chacun), suivis de très près par la Finlande avec 85 points. Le Royaume-Uni est 12ème avec 77 points, tandis que les USA et la France se partagent la 21ème place avec 69 points.

Tandis que la moyenne mondiale, déjà basse, se situe à 43 points, celle de l’Afrique Subsaharienne est de 32 ! Les trois (3) meilleurs de la région sont les Seychelles (27ème avec 66 points), le Botswana (34ème avec 61 points) et le Cap-Vert (41ème avec 58 points). On constate avec soulagement que ces trois Etats ont des scores largement supérieurs à la moyenne mondiale. Mais ils font malheureusement figure d’exception, aux côtés des scores de pays tels que la Guinée (29 points), le Nigeria (26 points), la RDC et la Guinée-Bissau (18 points chacun).   Et le 180ème sur 180, c’est la Somalie, avec tout juste 9 points.

L’analyse de Transparency International révèle sans surprise, mais avec grand intérêt, que la corruption est plus répandue dans les pays ou l’argent influence le pouvoir politique.

Au-delà des critiques, fondées ou non, sur la méthodologie de calcul de l’IPC, le constat est simple : l’Afrique ne fait pas bonne figure dans ce classement, malgré les volontés affichées de vouloir faire de la lutte contre la corruption un pilier du développement du continent.

La Corruption de l’élite politique est un fléau qui corrompt les valeurs morales même des populations. On voit de plus en plus d’engagements politiques motivés uniquement par la recherche d’un enrichissement rapide et certain, et la réussite sociale ne se conjugue plus toujours avec la vertu. Ce renversement des valeurs morales est un vrai danger, d’une part,pour les plus démunis, qui n’ont pas d’autre choix que de subir les injustices, et, d’autre part, pour les plus honnêtes, qui choisissent, plus ou moins difficilement, de voir leurs droits bafoués plutôt que de faire une entorse à leur morale. Il faut absolument éviter que le Haut Fonctionnaire Intègre ne devienne une espèce en voie de disparition en Afrique, sinon on peut enterrer définitivement tout espoir de paix sociale et de développement économique durable.

La Convention de l’Union Africaine sur la Prevention et la Lutte contre la Corruption est en vigueur depuis 2006, mais force est de constater que La lutte contre la corruption et la promotion de l’Intégrité Politique en Afrique semblent pour l’instant être, au mieux, des vœux pieux, au pire, des simples slogans de campagne…jusqu’à preuve du contraire !

Par Doussou Komara Massandouno.

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