Le ministre de l’Economie et des finances, Mme Bouaré Fily Cissoko conduit à Washington, la délégation malienne qui prend part aux réunions annuelles de printemps de la Banque mondiale et du FMI. Dans la capitale américaine, le ministre a rencontré la directrice exécutive de la Banque mondiale et la directrice générale du FMI, Christine Lagarde. Devant ses partenaires, elle a présenté la situation de l’économie malienne qui se redresse lentement mais surement après la crise que le pays a connue.
Elle a salué les efforts de la communauté internationale qui s’est mobilisée pour le Mali notamment lors de la table ronde de Bruxelles en août 2013 au terme de laquelle des annonces d’un montant total de 3 285 milliards de FCFA ont été faites pour notre pays. De nos jours, à en croire, la patronne des finances, notre pays a déjà bénéficié de plus de 1300 milliards de FCFA sur l’enveloppe promise.
Ces décaissements ont permis de remettre le pays sur les rails à travers notamment des élections présidentielles et législatives crédibles, le retour de la paix et de la quiétude, l’appui aux activités de relance économique.
Notre pays a connu une avancée remarquable en 2013 avec le retour de la croissance économique. De 0,4% en 2012, le taux de croissance en fin 2013 se situait autour de 5,1 % contre une croissance négative de 0,4% en 2012. Il est attendu en 2014 un taux de croissance de 6,6%.
Cette reprise en 2013 est imputable à la croissance attendue dans presque tous les secteurs de l’économie à la suite de l’amélioration de la situation sécuritaire et de la reprise de l’aide.
L’inflation baisse et devrait se situer à moins de 1%. Au plan budgétaire, en 2013 le solde budgétaire est projeté à -0,3% contre -0,7% en 2012 en raison de la reprise de l’aide.
En 2014, l’objectif de solde budgétaire est de 0,6%.
Des réformes majeures sont en cours pour booster la croissance. Sur le plan fiscal, il est prévu la poursuite de la réduction progressive des exonérations; l’amélioration de manière durable du fonctionnement et du rendement de la TVA; la poursuite du contrôle multidisciplinaire à travers les croisements de données; l’amélioration du système d’enregistrement des contribuables au niveau des impôts (SIGTAS). Il est envisagé également l’amélioration de la gouvernance au sein de la DGI en vue d’une meilleure performance; l’amélioration des performances de la DGD; la poursuite de la modernisation de la DNDC et de la DGABE.
Au niveau des réformes des finances publiques, l’hôtel des finances projette la transcription dans la législation et la réglementation maliennes les directives N° 01 et N°05 à 10/2009 de l’UEMOA relatives au code de transparence, aux lois de finances, à la comptabilité publique, à la nomenclature budgétaire, au plan comptable de l’État et au Tableau des opérations financières de l’État (TOFE); la poursuite de la reforme du compte unique du trésor (CUT) à la BCEAO; l’amélioration de la gestion de la trésorerie; assurer la viabilité de la dette à travers la redynamisation du comité national de la dette publique.
S’agissant des réformes en matière de gouvernance économique et financière, un accent particulier sera mis sur l’amélioration du système de contrôle. Il se traduira par le développement de l’approche du contrôle par les risques; l’accélération de la mise en œuvre de la stratégie nationale de contrôle interne; l’accélération de la production et audit des comptes annuels de l’État, le renforcement des capacités de la Cour Suprême notamment la section des comptes.
Il est envisagé des actions rigoureuses en matière de la lutte contre la corruption et la délinquance financière, l’amélioration de la gestion et la transparence dans la gestion des finances publiques.
Pour une économie solide avec une croissance durable à deux chiffres, il sera procédé à une amélioration de la collecte des ressources intérieures (0,5%), la mobilisation du financement extérieur notamment les annonces de Bruxelles, l’amélioration des recettes d’exportations à travers la diversification de l’économie (collecte des recettes des industries extractives) l’audit de la chaine de la dépense, l’opérationnalisation des recommandations issues du rapport dévaluation de l’exécution des dépenses militaires, l’amélioration du climat des affaires.
Youssouf CAMARA
SOURCE: L’Indépendant