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Vœux : Empathie versus intéressement ?

Une très belle image que ce petit singe ne voulant pas se séparer d’un enfant que sa maman voudrait récupérer. Le singe s’agrippe à l’enfant, le câline comme un bébé et parvient finalement à le maintenir avec lui. Un très bon symbole de fraternité qui dépasse les barrières de la nature et qui nous montre une belle image de carte postale en cette fin d’année, nous renvoyant à une valeur chère à l‘humanité, l’empathie. Celle qui nous lie à d’autres sans calcul, celle qui nous amène à porter secours à autrui sans aucune attente particulière. Cette valeur qui amène les personnes à tisser des liens durables avec des inconnus rencontrés au gré du hasard. Cette valeur somme toute humaine, qui nous caractérise depuis la nuit des temps. Et que nous devrions retrouver !

Seulement voilà, à regarder de près, on se rend compte que le singe utilise aussi les poux qui sont sur la tête de l’enfant comme casse-croute ! Il en raffole et les recherche frénétiquement pour ensuite les avaler. Exactement comme d’autres singes le feraient sous nos contrées, dans nos villages et hameaux. Autrement dit, il joint peut-être l’utile à l’agréable, ou simplement il ne fait que protéger sa source d’alimentation en voulant garder l’enfant dans ses bras. Qu’en penser ? On ne le saura peut-être jamais mais il est clair que le bébé est aussi utile au singe.

C’est ainsi toute la problématique humaine de notre temps qui est posé. Qui fait vraiment fi de ses intérêts, de tous ses intérêts, quand il est en société et pose des actes vers les autres ? Qui est désintéressé ? Qui ne l’est pas ? Qui ne calcule pas ? Qui n’anticipe pas sur des avantages présents ou futurs liés à des actes posés apparemment par solidarité ? Qui ?

Il est très difficile de répondre à cette question, comme pour le singe car on ne connait pas les ressorts intimes des uns et des autres et, c’est souvent à posteriori qu’on a la réponse qui est souvent synonyme de désillusion. Dans le monde d’aujourd’hui, aseptisé, décomplexé, où les êtres n’ont aucune gêne à montrer leur cynisme et à défendre les positions les plus bestiales par leurs intérêts supposés, le désintéressement est une valeur rare. Il est pourtant indispensable et constitue sans doute un des derniers moyens pour espérer en l’homme et en l’humanité. Seul le désintéressement des leaders sauvera nos pays en retard. Seul le désintéressement des collectivités humaines favorisera l’édification et le renforcement d’une nouvelle humanité au-delà des frontières. Seul le désintéressement des élites mondiales permettra la conception de nouvelles réponses internationales face aux enjeux planétaires. Il est permis de rêver !

En cette fin d’année, période de vœux par excellence et qui nous amène à demander au tout puissant de nous rapprocher de nos objectifs, je formule le vœu d’un plus grand désintéressement de nos dirigeants et d’une plus grande empathie de leur part envers leur prochain. Que 2019 soit pour nous tous, une année où chacun, notamment les décideurs, posera plus d’actes désintéressés que motivés par ses intérêts.

Bonne année 2019 !

Moussa MARA

 

Source: Le Pays

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