Le pouvoir malien continue à afficher clairement son mépris pour la presse nationale. Lors de la première journée de la visite du président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta à Segou, des éléments de la garde présidentielle ont violemment agressé Douba Dembelé, le correspondant de la Radio Kledu. « En suivant mon enregistreur au site de la cérémonie d’inauguration de l’échangeur, un garde d’IBK m’a tiré par mon sac. Je tourne le dos pour lui demander ce qui ne va pas, deux autres bondissent sur moi et ils me tabassent au milieu même de la scène. Aussi ils enlèvent la somme de 50 000 de ma poche et un téléphone. De là j’ai décidé de ne plus couvrir cette visite», explique l’infortuné journaliste.
Dans une vidéo publiée sur facebook, la voix tremblotante et les larmes aux yeux, le journaliste relate en langue Bambara son malheur : « Ils ont touché à ma dignité, dans ma ville et devant tout le monde. Mon travail pour la visite d’IBK s’arrête là. Je viens d’être frappé, trimballé, mon téléphone enlevé, mon argent aussi, par les gardes d’IBK. J’ai décidé ainsi de suspendre toutes mes activités de communication et d’information autour de cette visite.»
L’acte déraisonné de la garde présidentielle a choqué beaucoup de journalistes maliens. Sur les réseaux sociaux, les commentaires vont bon train. « Je vous dit que ce régime est médiocre. Les gardes sont à l’image de leur premier chef. IBK est comme ça », a indiqué, sur Facebook, le journaliste Seydou Oumar Traoré.
Ce comportement de la garde présidentielle du président de la République étonne à peine le journal « Le Républicain » qui est blacklisté à Koulouba depuis la visite ratée d’IBK à Kayes. Désormais, la consigne est ferme : aucune participation du journal « Le Républicain » aux activités du président de la République. Le seul tort de votre canard préféré a été de relayer les faits (colère des kayesiens, faible mobilisation…) tels qu’ils se sont déroulés dans la cité des rails.
Source: Le Républicain