Les charognards finissent toujours par trouver ce qui leur plaît dans les poubelles. C’est ainsi qu’une étrange rumeur commence à circuler sur la toile : Jean-Pierre Chevènement, l’ombre tutélaire des souverainistes orphelins, aurait justifié le viol d’enfants par des militaires français en Centrafrique. En effet, nous explique gravement Les Inrocks, le Che a eu une phrase hautement suspecte, lors de sa dernière apparition médiatique, sur Europe 1, le 3 mai dernier : « Il est clair que le fait de se trouver au contact de populations malheureuses, abandonnées, peut favoriser les comportements de ce type. »
Chevènement, le laïque intègre, qui sourit quand on lui rappelle que des familles entières d’officiers « cathos-tradis » ont fait prier pour lui alors qu’il était plongé dans le coma, en 1998, en souvenir de l’excellent ministre de la Défense qu’il fut, a droit à son « moment Benoît XVI ». Un segment de phrase isolé, sur-interprété, déformé, et promis à se diffuser sur la toile comme une traînée de poudre. À moins que la lucidité ne l’emporte.
Sans cette pépite croustillante, la mention chevènementiste de la Centrafrique serait restée lettre morte. La tragédie familiale des Le Pen, les vraies-fausses listes de Robert Ménard ou la dernière chanson de Patrick Sébastien sont des sujets autrement plus passionnants que le destin de l’ancienne colonie française.
Située au carrefour de l’Afrique et des appétits des puissances régionales, divisée ethniquement entre le nord et le sud, la Centrafrique n’a connu…
source : Autre Presse