Dans la région de Mopti, les attaques visant les Peuls se multiplient. Et les mesures prises par le chef de l’État pour enrayer la spirale de la violence tardent à rassurer la population.
Son visage est à peine visible, dissimulé derrière de grandes lunettes noires et un chèche blanc, qu’il passe parfois sur son nez pour masquer l’odeur de mort qui flotte encore dans l’air. Ce 25 mars, Ibrahim Boubacar Keïta déambule, impuissant, au milieu des cases calcinées du village d’Ogossagou, dans le cercle de Bankass.
Quarante-huit heures plus tôt, des hommes habillés en chasseurs dogons y ont assassiné plus de 160 civils peuls, dont des vieillards, des femmes et des enfants. Un massacre dont les images – insoutenables – ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux. Si les violences intercommunautaires sont devenues récurrentes dans le centre du Mali ces dernières années, jamais encore le bilan n’avait été aussi lourd.
« Le président a été très affecté par ces horreurs. Il était sous le choc », glisse un de ses proches, qui était à ses côtés. Après avoir prié sur les fosses communes et s’être entretenu avec les rares survivants du drame, le chef de l’État a quitté Ogossagou en promettant que justice sera faite. Dans l’avion présidentiel qui le ramènera de Sévaré à Bamako, il reste s… suite de l’article sur Jeune Afrique