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Violences basées sur le genre : Une augmentation de 57% , entre janvier et août 2019, selon une étude

Bamako, 23 octobre (AMAP)  Entre janvier et août 2019, les incidents liés Violence basée sur le genre (VBG) ont connu une augmentation de 57% par rapport à la même période en 2018 et, pour l’année 2019,  2143 cas ont été rapportés par le système de gestion d’information liée aux VBG dont 98% sont des femmes et filles, a révélé le représentant de TrustAfrica, Cheickna Siby, consultant principal d’une étude de l’ONG dans les Régions de Mopti, Koulikoro et le district de Bamako.

Lors de l’atelier de restitution des résultats de cette étude, qui s’est déroulé, mardi, au Centre national de documentation et d’information sur la Femme et l’Enfant (CNDIFE), M. Siby a poursuivi que les données secondaires collectées auprès des structures non utilisatrices du GBVIMS (Centres de santé, Associations féminines, Polices) font état de 470 incidents de VBG dont 100% sont des femmes et filles.

Il a ajouté qu’au Mali, 96% des femmes et des filles sont les victimes ou survivantes de violences basées sur le Genre (EDSM IV 2012 – 2013). Ce que le consultant a, surtout, déploré c’est la non disponibilité et l’accessibilité des services pour répondre aux violences faites aux femmes. En effet, malgré la multiplication des initiatives, 54% du territoire national est dépourvu de services de prise en charge appropriés dans ce domaine. Il a confié que toutes les communautés des localités sillonnées pensent, sans exception, que les VBG faites aux femmes, que ce soit à l’intérieur ou en dehors d’un foyer, ont de graves conséquences psychologiques, physiques et mêmes sociales.

Il ressort de l’étude, dans 3 cercles au Mali, Mopti, Kati et le district de Bamako, que les femmes sont, de plus en plus victimes de violences, surtout, au sein de leur foyer. Il existe des barrières socioculturelles et économiques qui pèsent sur l’épanouissement des femmes à savoir: les réalités culturelles maliennes (mépris des femmes, soumission des femmes, la supériorité des hommes par rapport aux femmes, la jalousie des hommes, marginalisation des femmes) l’analphabétisme et la pauvreté des communautés et le manque d’activités économiques pour les femmes.

Trusafrica a mené cette étude dans le souci d’identifier le besoin de renforcer les efforts de prévention et d’élimination de la VBG). La rencontre a permis d’analyser et de discuter des enjeux et défis et de recueillir les observations, suggestions et commentaires des participants afin de les  prendre en compte dans l’élaboration de la version finale de l’étude.

Selon Cheickna Siby, cette rencontre se tient dans le cadre d’un projet de deux ans dont l’objectif est de s’attaquer à la violence basée sur le genre en tant qu’obstacle persistant à l’autonomisation des femmes francophones en Afrique de l’Ouest, notamment, au Mali, au Sénégal et au Burkina-Faso. L’objectif principal de cette étude est de fournir des données probantes sur les VBG et de permettre une bonne compréhension des types et de leur ampleur, principalement, en milieu rural, en vue de contribuer à la transformation des normes sociales néfastes et favoriser l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles au Mali.

L’organisation TrustAfrica a identifié un besoin de renforcer les efforts de prévention et d’élimination de la violence basée sur le genre et de s’y investir, à travers le changement des normes sociales, la recherche, l’assistance technique et le renforcement des capacités, afin de déterminer la nature et la portée des VBG dans les trois pays. Il s’agit, aussi, d’identifier les cadres juridiques et institutionnels existants, les lacunes et/ou les défis en matière de prévention et d’élimination de la VBG et, aussi, les principaux acteurs impliqués dans la lutte contre la VBG et la promotion de l’égalité et de l’autonomisation des femmes et des filles.

Cette étude exploratoire contribuera à orienter les investissements, les activités de plaidoyer et autres interventions futurs

de l’organisation et favorisera une approche holistique et coordonnée de prévention et d’élimination de la violence

basée sur le genre et de soutien aux mouvements sociaux féministes.

Les acteurs locaux et nationaux, intervenant dans le cadre des VBG, sont unanimes que les femmes sont confrontées à d’énormes difficultés dans nos sociétés consécutives à leurs statuts, elles sont soumises, reléguées au second plan, inférieur à l’homme.

Pour venir à bout  de ces VBG, l’expert recommande d’inclure des mouvements sociaux féministes et des groupes de défense des droits des femmes dans la société civile, de faire un plaidoyer et des actions conjointes des groupes de défense des droits des femmes et des organisations de la société civile, d’améliorer l’environnement législatif, politique et social pour qu’il soit conforme aux conventions internationales, notamment, par le retrait des dispositions discriminatoires, la mise en application des lois existantes et l’adoption de la nouvelle  loi  sur le genre, les  politiques et stratégies favorables à la protection et la promotion des droits des femmes et des filles.

Mais, il faut, aussi, accompagner et renforcer les capacités techniques et organisationnelles des groupes de défense des droits des femmes et des organisations de la société civile, particulièrement, en matière de plaidoyer, au niveau local comme national et d’améliorer la prise en charge holistique (médical, psychosociale, juridique et économique) des victimes des VBG. Le consultant de Trustafrica mise fortement sur la création d’un cadre de référence sur les VBG où seront représentés et impliqués, dans toutes les activités, ces groupes et organisations y compris des groupes marginalisés, grâce à l’établissement d’un répertoire.

FN/MD (AMAP)

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