« En 2018, le Mali a enregistré 3 330 cas de violences basées sur le genre ». Ces propos sont du Conseiller technique du ministère de la Promotion de la femme, Moussa GUINDO. C’était à la faveur de l’atelier de la Mission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL) sur le thème : « Paix et sécurité : promotion du genre et des droits des femmes », organisé, le mardi 19 mars, à l’Ecole de maintien de la paix Alioune Blondin BEYE.
Placée sous la présidence du Conseiller technique du ministère de la Promotion de la femme, Moussa GUINDO, la cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence du représentant de la MISAHEL au Mali. On y notait aussi la présence des organisations des faitières de la femme, des responsables techniques de l’Etat, de la MINUSMA, entre autres.
La rencontre qui s’inscrivait dans le cadre de la commémoration de la journée internationale de la femme, avait pour objectif d’échanges sur le thème central: «Paix et sécurité: promotion du genre et des droits des femmes ».
Selon le représentant de la MISAHEL, le présent atelier vise à rappeler le rôle de la femme à la recherche de la paix et à l’instauration de la sécurité.
Aussi, s’est-il réjoui, de la participation qualitative et quantitative des organisations faitières féminines à la rencontre, qu’il a qualifié « d’opportunité pour discuter sur la situation d’inégalité entre les genres ».
Quant à Moussa GUINDO, représentant le ministre de la Promotion de la femme, assurant la présidence de la séance d’ouverture, il a fait savoir que depuis 1994, le Mali, à l’instar de la communauté internationale, célèbre la journée internationale de la femme.
Il s’agit, selon lui, à travers cette commémoration de rendre hommage aux femmes pour leur rôle dans le processus de développement socio-économique et culturel du Mali.
En même temps, la journée du 8 mars une opportunité pour les femmes de faire le bilan des progrès réalisés en matière de leur émancipation et de s’exprimer sur des situations entravant leur développement socio-économique.
Après plusieurs décennies de lutte, les femmes restent toujours victimes de violences basées sur le genre, a affirmé M. GUINDO.
« En 2018, le Mali a enregistré 3 330 cas de violences basées sur le genre dont 59% de cas violences sexuelles parmi lesquels 41% de cas d’agression sexuelles et 18% de viol », a-t-il précisé.
Pour lui, les violences faites sur la femme constituent une des violations des droits de l’homme les plus répandues.
A son avis, pour atteindre des objectifs, il est indispensable de faire recours à la participation et la responsabilisation des femmes dans les forces de défense et de sécurité. En la matière, il admet que des efforts ont été fournis. Mais, ils sont insuffisants. « Il n’existe pas de politique de recrutement du personnel féminin dans les forces armées et de sécurité, la pratique est de recruter environ 10% de femme lors de chaque recrutement», a noté M. GUINDO qui a donné plus les détails: armée militaire, les femmes de rang 8%, les sous-officiers 7%, et les officiers 5,7%. Dans la police, elles comptent 12,41% Commissaires, 10,07% d’inspecteurs, 12,88% Sous-officiers. Quant à la Protection civile, il y a 13,29% femmes contre 86,71% hommes.
Au niveau du Service pénitentiaire, les femmes représentent 20,2% d’agents et 5,6% de contrôleurs. Enfin, à la Douane, elles représentent 10,5%.
Par Sikou BAH
Source: info-matin.