La Syntade a tenu les 25, 26 et 28 juin derniers son 12ème congrès ordinaire au Centre international de conférence de Bamako. A l’issue de ce congrès, Siaka Diakité a été destitué de la tête de cette organisation après 6années de règne.
La cérémonie d’ouverture de ce 12ème congrès était présidée par le secrétaire général du ministère de la Fonction publique et relations avec les institutions.
La relecture des textes et le renouvellement du bureau exécutif du Syntade étaient au menu de ce congrès.
Selon certains responsables du Syntade, le 12ème congrès a été maintes fois annoncé et maintes fois reportée. Il a fallu la pression de certains membres du bureau pour que ce congrès se tienne. Mais c’est un congrès qui s’est finalement tenu dans une tension indescriptible entre participants. Une situation qui s’est soldée par la destitution de Siaka Diakité à la tête du Syntade et l’élection d’un nouveau secrétaire général, en la personne de YacoubaKatilé, non moins secrétaire général de la section syndicale des douanes.
Selon le nouveau patron de la Syntade, le secrétaire général sortant, Siaka Diakité serait à l’origine du quiproquo qui lui a, finalement, couté cher. La goutte d’eau qui a débordé le vase serait partie de l’interprétation erronée, par Siaka Diakité, de l’article 5 du règlement intérieur qui régit l’organisation du Syntade. Cet article indique que les participants au congrès sont les délégués des sections syndicales, des délégués des divisions locales. Mais pour Siaka Diakité, les participants au congrès comprennent tous les membres des sections syndicales et des divisions locales sont participants au congrès. Cette interprétation erronée de l’article 5 était synonyme, pour nombre de congressistes, de «coup d’Etat». Car selon la majorité des congressistes, c’était une politique préconisée par Siaka Diakité pour balancer l’électorat en sa faveur. Puisqu’il s’agissait du renouvellement du bureau du Syntade au cours de ce congrès.
Cette divergence de points de vue a frôlé le pire. Car un affrontement entre congressistes a été évité de justesse.
La tendance Siaka Diakité constatant que la situation se jouait en sa défaveur, demande le report du congrès. En vain. Car après consultation des délégués, la majorité dit niet au report. C’est ainsi que Siaka Diakité n’ayant pas eu satisfaction, aux dires des congressistes, a fait ses cartons et a quitté la salle pour ne plus prendre part aux travaux du congrès.
Cette réaction de Siaka Diakité a fait l’objet d’une motion spéciale du congrès qui la qualifie de démission. C’est pourquoi, un nouveau bureau a été mis en place sans lui.
S’agit-il là d’un bicéphalisme au sein duSyntade ? Le nouveau patron duSyntade répond par la négation. Selon lui, on ne saurait parler de bicéphalisme au sein du Syntade quand on sait que la majorité des sections syndicales était favorable au renouvèlement du bureau et au changement. Aussi, la gestion de Siaka Diakité a été fortement décriée par toutes les sections syndicales ou presque. Il ajoute que depuis 2005, le Syntde était unilatéralement géré par Siaka Diakité. Aucune réunion ordinaire n’a été tenue.
En clair, Siaka Diakité ne rendait compte qu’à lui-même. Ce qui est inadmissible.
En tout cas, le nouveau secrétaire général du Syntade a assuré que le changement et la gestion démocratique des affaires seront le créneau de son équipe.
Aboubacar Berthé