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VICTIMES D’ABANDON OU DE NEGLIGENCE : Nos langues nationales sont-elles vouées à disparaître ?

Comme le disait Cheick Anta Diop, « Il est plus efficace de développer une langue nationale que de cultiver artificiellement une langue étrangère ». Depuis longtemps, nous avons constaté que beaucoup de jeunes maliens ne savent pas s’exprimer dans la langue de leurs ethnies respectives. Est-ce par négligence ? Ou, pour des raisons qui leur sont propres, ces jeunes refusent-ils, tout simplement, de parler la langue de leurs parents ? Est-ce pour le fun ? Est-ce parce que la langue qu’ils préfèrent parler est celle de leurs idoles ?

Selon plusieurs sources, les langues nationales peuvent nous différencier des autres en marquant notre appartenance à un groupe social. Ce ne serait donc pas judicieux de les négliger ou, encore moins, de les abandonner car elles sont des vecteurs de nos cultures et de nos valeurs.

Certains rejettent la faute sur les parents qui, dès qu’ils abandonnent leur localité d’origine pour s’installer dans la grande ville, coupent tout lien avec leur langue parentale en adoptant la langue majoritaire dans leur lieu d’accueil.  Coupés donc de la langue de leurs origines, faute de pratique, les enfants deviennent tout juste locuteurs de celle qu’ils héritent des parents et du milieu social.

D’autres estiment que c’est l’école même qui fait oublier nos langues nationales, puisqu’on n’y enseigne que dans les langues étrangères. Pourtant, il serait bénéfique d’enseigner dans nos propres langues à tous les niveaux de l’enseignement, pour faciliter l’acquisition des savoirs et préparer nos enfants à l’excellence que nous avons perdue depuis plusieurs générations.

« Oui, ce serait vraiment une bonne chose de maîtriser nos langues car quiconque sait parler sa langue connaît les valeurs et les coutumes de son ethnie, c’est-à-dire qu’il ne serait jamais perdu », d’après Mohammed Touré, commerçant.

« Si nous ne parlons pas nos langues nationales, elles disparaîtront les prochaines années car une langue reste vivante quand elle est parlée », insiste Élisabeth Guindo, étudiante.

Par contre, certains tournent le dos à la langue de leurs parents parce qu’ils ne la maîtrisent pas et craignent de se faire ridiculiser par les autres.

« Je crois que le français a pris le dessus sur nos langues nationales car, même dans la rue, certains, notamment les jeunes, préfèrent s’exprimer dans cette langue, en guise de signe d’émancipation ou de civilisation, sans savoir que, ce faisant, ils affaiblissent nos langues, ns coutumes et nos valeurs argumente Issiaka Traoré.

Ignorer la langue de ses origines équivaut à la méconnaissance de celles-ci et des traditions, donc la jeune génération doit mettre en valeur nos langues nationales, afin de s’imprégner de la culture de leur groupe ethnique. En un mot, nos langues peuvent avoir un grand rôle dans la réussite de notre système éducatif.

Safiatou Coulibaly et TS

Source: Les Échos- Mali

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