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Versement de salaire aux membres du CNT : De la rumeur à l’intox

C’est une des intox les plus populaires depuis des semaines sur les réseaux sociaux. Certains membres du CNT et autres détracteurs affirment qu’un salaire mensuel de 1500.000FCFA est accordé aux conseillers du CNT.  Il n’en est rien. Aucun membre du CNT n’a touché un centime comme salaire depuis leur installation, le 7 décembre 2020.

 

La manipulation de l’information et l’intox sont  devenues le sport favori de certains Maliens.  Et le CNT n’échappe pas aux pratiques malsaines de ce réseau de manipulation sur un prétendu versement de 1500000FCFA aux membres du CNT. Pour situer l’opinion publique sur ce que touche mensuellement chacun des 121 membres du CNT et recueillir certaines indiscrétions  sur l’élaboration de la loi organique sur l’indemnité des  conseillers,  nous sommes allés dans les couloirs du CNT logé désormais au Centre international de conférence Bamako (Cicb). Et cela, dans le souci  d’édifier la population et de contenir la polémique de plus en plus affichée dans l’espace public quant au montant exact et au bien-fondé des émoluments servis à ces ‘’représentants circonstanciels’’ du peuple.

Le sale boulot est l’œuvre de certains politiques et activistes qui veulent se faire une place au soleil.  Les recoupements sur cette folle rumeur  savamment orchestrée  pour salir  l’image de ladite institution  par  ricochet son président, Malick Diaw  et tous les organes de la transition ont permis de comprendre le traitement financier des députes.  «1.500.000 F CFA, voilà ce que gagnera mensuellement un Conseiller national de la transition (CNT) pendant les 18 mois ».  C’est la mauvaise  information distillée  par un certain  Ben le cerveau  membre du CNT. Cette sortie ratée  de l’activiste  fait suite à l’octroi d’un montant de 1500000FCFA à chaque membre du CNT comme  frais d’installation.

Ce qui est d’ailleurs justifiable puisque  cette  prime  est accordée  même  si le montant varie en fonction des institutions  qui exigent tout de même un support juridique. Un conseiller qui ne fait pas la différence entre le salaire mensuel et un frais d’installation donne raison à ceux-là qui ont dénoncé en son temps le mode de désignation des membres du CNT.

Pour éviter la polémique, de nos interlocuteurs  de l’administration parlementaire  aux membres du CNT en passant par certains membres du Bureau du CNT  ont accepté de nous édifier sur  la procédure qui définit le traitement  financier  des députés élus à l’Assemblée nationale.

Selon nos sources, la procédure est définie par  la loi n° 02-010/ du 05 mars  2002 portant Loi Organique fixant le nombre, les conditions d’éligibilité, le régime des inéligibilités et des incompatibilités, les conditions de remplacement des membres de l’Assemblée nationale en cas de vacance de siège, leurs indemnités et les conditions de la délégation de vote.

A en croire une source proche du secrétariat général de l’Assemblée nationale, les députés perçoivent une indemnité parlementaire mensuelle calculée sur la base de l’indice  1200 sur la valeur indiciaire  de 400.  S’ajoutent à ce montant, la prime représentativité de 500000FCFA, les primes accordées au président de l’Assemblée nationale, présidents des Commissions, groupes parlementaires  et les membres du bureau.

Mais cette Loi organique n’est applicable aux membres du CNT  puisqu’ils n’ont pas le statut de député.

Face à cette situation  peu confortable,  les membres du CNT  font recours  à leur règlement   intérieur qui dans ses dispositions indique que  les émoluments des membres du CNT  doivent être définis par une loi organique  qui doit obtenir le quitus de la Cour constitutionnelle.  Ce qui explique d’ailleurs la forte mobilisation des Conseillers  sous la conduite du président du CNT pour l’élaboration de ladite loi organique.

A combien s’élève le  salaire d’un  conseiller ?  Difficile de répondre à cette interrogation en attendant l’adoption d’une loi organique.  Mais les porteurs des fausses informations sont à l’œuvre pour saboter voire même déstabiliser la transition politique.

Au CNT, on pense que le projet malsain est voué à l’échec puisque le président Malick Diaw avec l’accompagnement de ses collègues  et de l’administration parlementaire  impose aux uns et aux autres le  devoir de la transparence.

Cette volonté de transparence et d’engagement pour la réussite de la transition se traduit aujourd’hui par le fait qu’aucun conseiller n’a touché un centime comme salaire.  Le Conseil national de  transition est l’organe « législatif » de la Transition, censé représenter et défendre les intérêts des citoyens, mettre en œuvre des actions inscrites dans la feuille de route de la transition, et légiférer pour la refondation du Mali.

Les porteurs de la mauvaise information participent dangereusement  à renforcer la rupture entre les citoyens et les politiques. Déjà,   le résultat  des enquêtes de certaines structures  comme   la Fondation Friedrich-Ebert montrent à quel point le fossé entre  les citoyens et les politiques est grand. Il ressort de cette enquête que « 74 % des citoyens ne sont pas satisfaits des actions des députés  et que la grande majorité (71,5 %) de la population pense que les députés travaillent pour satisfaire le gouvernement».

Cette rupture de confiance  décrédibilise les institutions et fragilise le système démocratique  déjà mal en point depuis le coup d’Etat contre ATT en mars 2012.

Nouhoum DICKO

Source : L’Alerte

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