Plusieurs milliers de personnes, répondant à l’appel de l’imam Mahmoud Dicko ont investi le boulevard de l’indépendance ce 5 avril. Après la prière du vendredi, une véritable marée humaine a déferlé de tous côtés pour rejoindre le point de rencontre. Aux cris des ‘’IBK dégage’’ et ‘’Boubeye démission’’, les manifestants ont exprimé leur mécontentement et leur ras-le-bol à l’encontre du pouvoir. « Nous en avons marre, la situation empire, le pays est dans le gouffre, absolument rien ne va dans le bon sens, nous ne voulons plus de ces personnes qui mettent notre Mali à terre » s’écrie un manifestant qui confie avoir fermé sa boutique pour répondre à l’appel. Plusieurs autres ayant défié soleil et déshydratation brandissaient des pancartes hostiles au chef de l’État, au Premier ministre mais également aux forces étrangères présentes dans le pays.
Le porte-parole de l’imam Dicko, Issa Kaou Djim a assuré que « ce gouvernement doit partir, et il partira ». « IBK est décrié par le peuple. Ce peuple sort, si c’est un démocrate, il doit se poser des questions sur sa légitimité » ajoute-t-il. Dans son adresse difficilement audible, notamment à cause d’une mauvaise sonorisation et d’une coupure d’électricité par la suite, le président du Haut conseil islamique a une nouvelle fois pointé du doigt la gouvernance du président IBK, jugée « très mauvaise ». Il a lancé un ultimatum au Premier ministre, à qui il enjoint de démissionner, faute de quoi, la manifestation deviendra hebdomadaire jusqu’à satisfaction. Injonction accueillie avec une large clameur par les milliers de personnes présentes, obligées de capter différentes stations de radio pour entendre le message de Dicko.
A la fin de l’évènement qui s’est déroulé sans heurts, un groupuscule s’est dirigé vers la propriété du chef du gouvernement. Ce qui a conduit à un affrontement entre le groupe et les forces de défense et de sécurité qui ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser le mouvement.
Journal du mali