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Vente de masques : Le business prospère

Les prix ont pris l’ascenseur avec la recrudescence de la pandémie dans notre pays. Les revendeurs se frottent les mains parce que le produit se vent comme des petits pains

L’apparition des deux premiers cas de coronavirus dans notre pays, le 25 mars 2020, a été vécue émotionnellement comme un drame par nos compatriotes. Ceux-ci ont été envahis par un sentiment d’insécurité face au pouvoir destructeur de la Covid-19. Ils ont fini par comprendre la nécessité de se protéger surtout de «ce mal qui répand la terreur» avec son cortège de morts par milliers dans les pays développés. Notre pays n’est pas atteint au même degré (touchons du bois pour que cela n’arrive jamais) mais nous avons aussi enregistré un peu plus de 200 décès liés au fléau.
Il est aujourd’hui admis par tout le monde l’urgence et la nécessité d’observer des gestes barrières, notamment le port du masque, le lavage des mains au savon, l’application du gel ou de la solution hydro alcoolique sur la main et le respect de la distanciation physique. La peur de la pandémie a modifié les habitudes de nos compatriotes et provoqué la ruée sur les masques de protection. Ceux qui ne croyaient pas à la maladie commencent à adopter une attitude responsable, notamment en respectant les consignes de prévention contre la pandémie.

A un moment donné, certains comme pour faire de la boutade, expliquaient que le coronavirus est une maladie de « Blancs», autrement des seuls européens ou de pays développés. L’Eta appris des mesures en faisant une obligation le port du masque dans les lieux publics comme dans les services de l’administration et les banques de la place. Ces mesures ont boosté le commerce de masques. Certains vendeurs en ont fait une niche. Un après-midi d’un jour de décembre, au rond-point du ministère de l’Education nationale, des petits revendeurs de masques de différentes couleurs et de dimensions se glissent entre les véhicules qui s’arrêtent aux feux tricolores. Ils répètent à l’envi cet incessant va-et-vient dans un tohu-bohu indescriptible, le tout ponctué d’une certaine agressivité et d’une bonne dose d’effronterie. Un jeune garçon semble être d’attaque. Il propose, au-delà des masques, des désodorisants et des serviettes aux usagers avec son bambara, mal articulé, qui attire les regards sur lui. Il cède à un automobiliste deux masques à 1.000 Fcfa, soit 500 Fcfa l’unité et affiche un sourire pour moquer un voisin. Les prix des kits de prévention contre la Covid-19 ont repris l’ascenseur parce que les cas de contamination se sont multipliés, ces derniers mois.

Au niveau du grand marché et devant les services de l’administration publique, d’autres jeunes se sont aussi lancés dans ce petit commerce. Tout comme dans les quartiers. Bourama Koné, tailleur de son état réside à Banankabougou. Ce chef de famille confectionne des masques dans son atelier de couture et les revend dans un kiosque au bord du goudron. Ce couturier se réjouit de ce marché de bavettes lavables qui prospère. Il explique clairement que c’est beaucoup plus rentable pour lui. «En cette période de pandémie, on me fournit des tissus à gogo que je transforme en masques. Je consacre environ 9 heures par jour à ce travail, soit 8 à 17 heures. Je peux avoir 10.000 Fcfa de bénéfice après la vente», confie le tailleur. Même s’il déplore la recrudescence de la pandémie du fait de cette situation il se frotte les mains. En
Youssouf Koné est un vendeur ambulant. Il apprécie bien l’évolution du marché puisqu’il arrive, selon lui, à vite écouler ses masques ou bavettes ces derniers. Ce jeune revendeur de masques invite nos compatriotes à ne plus s’inscrire dans le déni puisque la pandémie est bien une triste réalité. « Chacun doit se procurer au moins un masque lavable afin et adopter les gestes barrières», conseille-t-il.
Au niveau du boulevard de l’Indépendance, officie dans ce petit commerce Babel Keita. Lui, il pense que nos compatriotes dans leur subconscient développement le réflexe de se protéger contre la maladie, même s’ils soutiennent parfois tout haut un autre discours.

Le jeune revendeur vend les bavettes chirurgicales à 250 Fcfa l’unité et les masques lavables à 500 Fcfa l’unité. Il estime faire souvent 3.000 Fcfa de bénéfice par jour. Lui aussi, a donc de bonnes raisons d’inviter les Maliens à se doter de masques pour au-delà de la lutte contre la pandémie de la Covid-19, lui permettre de faire des bonnes affaires.
Oumar Sangaré est élève en 9è année. Il cherche à se faire occuper en attendant la reprise. Pour ce faire, il a jugé utile d’accompagner très souvent son père sur son lieu de travail à quelques encablures de l’Institut français du Mali (IFM). Il propose aux usagers de l’autoroute des masques à 500 Fcfa l’unité. Il ne semble pas se plaindre de la mévente et sa réponse par l’affirmative atteste quelles choses se passent bien pour lui. Aichata Cissé est une infirmière au Centre hospitalo-universitaire (CHU) Gabriel Touré.
Elle constate que beaucoup de citoyens négligent les moyens de précaution contre la maladie. Elle qui procède au contrôle de température des patients et veille au respect du port des masques par eux, sait de quoi elle parle. L’infirmière de Gabriel Touré passe des heures à sensibiliser les usagers de son établissement hospitalier sur l’urgence d’adopter les mesures barrières avant d’entrée à l’hôpital. Pour elle, il est clair que la Covid-19 fait des ravages à travers le monde. Puisque tout le monde n’a pas le portefeuille garni, elle en appelle à l’implication des autorités de la Transition en vue de distribuer des kits sanitaires aux populations et dans les hôpitaux pour briser la chaine de contamination.
Les statistiques liées à la Covid-19 commencent à vraiment préoccuper avec un peu plus de 7000 cas de contamination dans notre pays qui fait face à une nouvelle vague de contaminations. Cette recrudescence inquiète, observateurs, professionnels de la santé et autorités de la Transition. Tous insistent sur le respect strict des mesures barrières, notamment le port du masque, la distanciation physique, le lavage régulier des mains au savon ou l’application du gel hydro alcoolique pour minimiser les risques de contamination.

Aminata DIARRA

Source: Essor
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