Il y a deux mois jour pour jour, le 23 janvier dernier, Juan Guaido, président de l’Assemblée nationale vénézuélienne mais inconnu aux yeux de la communauté internationale, s’autoproclamait président par intérim. Quel bilan peut-on tirer de ces deux mois de lutte interne pour tenter de faire tomber un régime ?
Ce mercredi 23 janvier, il y a tout juste deux mois, Juan Guaido devenait mondialement célèbre. Alors qu’il occupait depuis quelques jours le poste de président de l’Assemblée nationale vénézuélienne, il avait reçu l’aval de ses pairs pour s’autoproclamer président intérimaire du Venezuela.
Jugeant l’élection de Nicolas Maduro en 2018 illégale et frauduleuse, ce jeune politicien vénézuélien, marié et père d’une petite fille, devenait en l’espace de quelques minutes l’un des personnages dont le nom allait être le plus cité sur les réseaux sociaux.
Après avoir prêté serment devant une foule en liesse à Caracas, les Etats-Unis puis une salve d’autres poids lourds de la communauté internationale, à l’image de la France, le reconnaissaient comme président légitime du Venezuela. Il s’ensuivit une campagne médiatique sans précédent avec dans un premier temps des appels réitérés aux membres des forces armées pour qu’ils le rejoignent.
Maduro a tenu bon
Face à la détresse sanitaire, alimentaire et médicale, Juan Guaido, avec l’aide de la Maison Blanche et de la Colombie met en suite en place l’arrivée d’une aide humanitaire. Mais cette dernière ne parviendra jamais à franchir la frontière, fermée par le gouvernement de Nicolas Maduro. Ce dernier ne vacille pas, malgré les pressions internationales, les sanctions financières et le blocus économique mis en place par les Etats-Unis.
Au contraire, Nicolas Maduro en profite pour sceller de nouveaux accords avec la Russie, son partenaire indéfectible. La Chine, autre allié de poids du régime chaviste, vient également à son secours. Mais depuis le Venezuela a été plongé dans l’obscurité et sans eau pendant près de cinq jours. Et la situation sur place se détériore à grande vitesse. La faute aux sanctions américaines et au peu de ressources d’un Etat qui n’arrive même plus à produire ne serait-ce qu’un million de barils par jour.
Deux mois de crise au cours desquels ni Juan Guaido ni Nicolas Maduro ne sont parvenus à atteindre leur objectif, être le seul et unique président du Venezuela.
RFI