Pendant que d’autres en profitent pour se reposer et se distraire, certains enfants préfèrent mettre à profit leurs vacances scolaires pour se faire les poches afin de subvenir à leurs besoins quotidiens. Au même moment, ces temps constituent pour d’autres parents des périodes d’inquiétude.
Depuis quelques semaines, les arrêts aux feux tricolores enregistrent des attroupements d’enfants qui courent dans tous les sens à la recherche de clients pour leurs marchandises : serviettes, des chaussures, des fruits, jeux et des accessoires de véhicules, etc.
Ce 21 août, sur l’axe Niamakoro-Daouadabougou, Moriba COULIBALY, à peine 15 ans, multiplie les vas et vient pour proposer ses serviettes à des conducteurs de véhicules. Il mène cette activité au quotidien, depuis le début des vacances. Sa journée commence, raconte-t-il, très tôt le matin aux environs de 7 heures. C’est le moment, selon lui, de faire des ventes, nous affirme le jeune Moriba très essoufflé à cause de ses mouvements. Issue d’une fratrie de plusieurs personnes, ce petit commerce est pour Moriba une occasion de gagner de l’argent pour aider sa famille.
« Je travaille pendant ces vacances pour subvenir à mes besoins puis à ceux de mes parents. Cette activité me rapporte beaucoup d’argents. Ma recette journalière varie entre 5 000 francs et 10 000 FCFA. Pas plus tard qu’hier (NLRD mardi 21 août), j’ai gagné 5800 FCFA », explique-t-il.
Plus loin de là, on retrouve aussi un autre jeune très motivé, Adama Doumbia, élève en 6e année. Il occupe ses vacances à faire du cirage. Portant un petit sac à dos dans lequel se trouvant ses accessoires de travail, Adama Doumbia témoigne faire cette activité pour aider sa famille. Chez eux, il n’est pas le seul à la pratiquer.
« Dans ma famille, nous sommes tous cireurs en cette période de vacance, sauf mon frère ainé qui préfère la menuiserie », soutient-il. Par jour, « Je peux gagner 3000 voire 3500 FCFA. Mes raisons sont entre autres répondre aux besoins de ma famille, et pouvoir payer mes fournitures scolaires », précise le jeune de 12 ans qui mène cette activité avec plaisir et dévotion.
Contrairement au jeune DOUMBIA, Abdoul TRAORE fait autre chose. Il apprend la mécanique au niveau du pont tordu de Niamakoro. Ce métier est sa passion, nous confesse-t-il. Son rêve est de devenir un mécanicien de renommée au Mali. Aussi, est-il sûr qu’il ne chômera pas avec ce métier.
« Si je pratique ce métier, c’est dans le cadre de l’apprentissage pas, pour de l’argent immédiatement. Dans les jours à venir, j’ambitionne ouvrir mon propre atelier », explique-t-il d’un ton très confiant.
Ces témoignages de ces jeunes scolaires ne doivent pas perdre de vue les risques encourent dans l’exercice de ces activités qu’ils mènent généralement sur les altères, les voies publiques entre les engins. Si ces enfants n’ont pas trop conscients des dangers, des parents s’inquiètent, à l’image de Mohamed TOURE. Pour ce père de plusieurs enfants, il n’y a aucune activité humaine qui n’a pas de conséquence.
« J’approuve cette initiative que prennent la plupart des enfants en ce moment, car sa nous aide d’une part en tant que parents, mais le côté qui me fait peur, c’est celui des risques accidents qui sont grands pour ces petits. Si j’ai un conseil à leur donner, c’est de faire attention aux engins », a-t-il nuancé.
Toutefois, d’autres ne perçoivent pas la chose de cette manière. Contrairement à M. TOURE, Mamadou DIARRA est catégorique : non aux activités de petit commerce pour les enfants.
« Je préfère ces enfants qui s’inscrivent dans les écoles d’apprentissage pour enrichir leur connaissance, il y a la coiffure, la menuiserie, la mécanique, etc. Mais ces enfants au bord des goudrons se faufilant entre les véhicules qui sont en effet la cause de nombreux accidents de la circulation. Ces enfants en question ne procureront aucun bénéfice que du regret en fin de compte. Il y a plusieurs risques auxquels ces enfants sont exposés comme la délinquance, le vol », a déclaré M. DIARRA.
Par Rahmatou SALL (Stagiaire)