Selon le principal conférencier, la Coordination a été créée pour demander l’élargissement du décret n°2018-0451/P-RM du 5 juillet 2018 relatif au taux mensuel des primes allouées au personnel de la DGB, de la DNPD et de la DNCF. Et d’ajouter que ce décret initié pour la chaine des dépenses a été attribué aux autres services à l’exclusion des DFM, CPS, DRH et de la Daf Primature. Alors que dans la pratique aucun service n’est plus engagé dans l’exécution de la commande publique que les services exclus.
Il précisera que le 17 septembre 2018, par une correspondance, la Coordination a notifié cette injustice au secrétaire général de l’UNTM, Yacouba Katilé, ainsi que la mise en place de la coordination. Il ajoutera que la Coordination a entrepris plusieurs démarches pour le rencontrer sans succès. “Par la suite, il a engagé des efforts pour nous détruire en instruisant au ministre en charge de la Fonction publique d’alors de ne pas recevoir les responsables de la Coordination en les traitant d’illégaux“. Selon lui, en 2020 lorsque la Coordination a obtenu un accord avec l’Etat, le secrétaire général de l’UNTM a pris le dossier pour créer une commission de suivi, mais avec la ferme volonté de bloquer l’exécution dudit accord. “Nous rappelons qu’en mars 2020, les salaires du mois n’ont pas été calculés dans les départements ministériels car nous étions en grève et les travailleurs ont été payés sur la base de février. Nous avons officiellement en son temps demandé la démission des deux derniers premiers ministres du régime IBK. Nous avons été la première organisation syndicale qui adhéré au M5-RFP”, a-t-il martelé. Après la chute du régime, poursuivra-t-il, le 27 août 2020, la coordination avait sollicité l’enceinte de la Bourse du travail pour tenir une conférence de presse comme à l’accoutumée, ce qui a été refusé par le secrétaire général de l’UNTM. Ainsi, ajoutera-t-il, suite à l’opposition de ce dernier, la Coordination a ramené ladite conférence sur l’esplanade de la Bourse du travail. “Pour empêcher la tenue de conférence de presse, des loubards nous ont agressés physiquement en saccageant les installations (bâches et chaises) et en emportant des matériels de sonorisation dont le dégât est estimé à plus de deux millions de F CFA”, a-t-il déploré.
A l’en croire, le mardi 3 septembre 2020, il a été interpellé par la police d’investigation judiciaire et suite à une plainte du secrétaire général, du secrétaire administratif et du trésorier général de l’UNTM (actuel président du CNDH) pour dénonciation calomnieuse avant d’être déféré à la Maison centrale d’arrêt de Bamako, le mercredi 4septembre, pour dénonciation calomnieuse.
Dans son réquisitoire, il a déclaré que le 18 mai 2021, il a adressé une lettre ouverte de dénonciation au Premier ministre d’alors Moctar Ouane pour demander l’annulation de trois projets routiers de passation restreinte ou de gré à gré portant sur plus de 140 milliards de nos francs. “Le 1er juin 2021 j’ai reçu une demande d’explication de ma direction par rapport à la lettre de dénonciation pour violation de secret professionnel. Dans ma réponse j’ai évoqué le chapitre VI relatif aux dénonciations et aux plaintes du Code de procédure pénale au Mali et précisément son article 58 qui stipule clairement que toute autorité constituée, tout fonctionnaire ou officier public qui dans l’exercice de ses fonctions, acquerra la connaissance d’un crime ou d’un délit, sera tenu d’en donner avis sur le champ… Le lundi 5 juillet 2021, le secrétaire général de I’UNTM a rendu visite au cabinet de mon ministre devant tous les travailleurs et curieusement le lendemain mardi 6 juillet 2021, j’ai reçu une décision de suspension pour faute professionnelle grave jusqu’à nouvel ordre“, a-t-il fait savoir.
Pour le cas des contractuels de la fonction publique, le conférencier a laissé entendre que ceux-ci sont majoritaires dans l’administration et généralement très engagés dans l’accomplissement des tâches quotidiennes. Ils ont été malheureusement utilisés comme bouclier par le secrétaire général I’UNTM. Alors qu’ils ont été les acteurs majeurs de la réussite des dernières grèves, aucune proposition concrète n’est pressentie pour assurer leur intégration avant ou pendant la période qui couvre la durée du Pacte social.
Au sujet de l’application de l’article 39 du statut des enseignants, le conférencier a indiqué que ceux-ci ont arraché à la suite d’une très longue lutte des avantages dont l’application de l’article 39 de leur statut, mais malheureusement le même secrétaire général de I’UNTM s’est opposé à l’application dudit article. “Depuis quand un syndicat se substitue au pouvoir pour combattre ses camarades ?“, s’est-il interrogé. Et d’ajouter qu’il avait adopté la même attitude face à l’octroi des primes de judicature des magistrats.
Pour la mise en place des différentes structures de l’UNTM, il dira qu’au lieu des élections, ils ont assisté à des nominations à la tête de la Section nationale des transports d’Etat, de la Section nationale des constructions civiles. A sa suite, Djibrila Maïga du syndicat des impôts dira qu’une organisation syndicale a des obligations. Avant de dénoncer l’attitude du Syntade lors de la mise en place du bureau qui a plutôt imposé ses hommes à la tête de leur syndicat. Il ajoutera que malgré tout ils ont la base avec eux. Car, selon lui, il est inconcevable que le Syntade se substitue au syndicat des impôts parce que le syndicat de l’administration appartient à l’administration concernée. Pour sa part, le secrétaire à l’information et à la communication du syndicat des impôts, Sidi Diallo, a invité les militants à l’union pour l’atteinte des objectifs. Il a insisté sur le fait que le Syntade n’a qu’un rôle de superviseur et n’a aucun droit d’imposer des personnes qui ne peuvent même pas sortir de la salle sans être accompagnées par les forces de sécurité. “C’est la première fois qu’un bureau ne fasse pas organiser des tournées à l’intérieur du pays plus d’un mois après son élection”, a-t-il conclu.
Boubacar Païtao