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Une frappe française au Mali a tué 19 civils, selon une enquête de l’Onu

Alors que Paris a justifié par la présence de djihadistes sa frappe au Mali de janvier ayant fait au moins 22 morts, une enquête des Nations unies a conclu que cette opération avait tué 19 civils, indique un rapport consulté par l’AFP. En réaction, Paris a démenti toute bavure en émettant des «réserves» sur ce rapport.

 

Soupçonnée d’avoir tué 19 civils au Mali lors d’une frappe aérienne le 3 janvier 2021, la Force Barkhane en a été reconnue responsable par une enquête de l’Onu, consultée par l’AFP.

La Division des droits de l’Homme de la Mission de l’Onu au Mali (Minusma), appuyée par la police scientifique des Nations unies, «est en mesure de confirmer la tenue d’une célébration de mariage qui a rassemblé sur le lieu de la frappe une centaine de civils parmi lesquels se trouvaient cinq personnes armées, membres présumés de la Katiba Serma», indique le rapport cité par l’AFP.

La Katiba Serma est affiliée au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, ou JNIM en arabe), alliance djihadiste elle-même affiliée à Al-Qaïda*.

Selon le document, au moins 22 personnes ont été tuées, dont trois membres présumés de la Katiba Serma: 19 sur le coup, trois au cours de leur évacuation.

Appel à une enquête «indépendante»

Ce groupe de personnes «était très majoritairement composé de civils qui sont des personnes protégées contre les attaques au regard du droit international humanitaire», explique la Minusma.

Les autorités françaises et maliennes ont été appelées par la Minusma à mener dans les plus brefs délais «une enquête indépendante, crédible et transparente» pour établir les responsables et pour octroyer des réparations aux victimes et à leurs proches, le cas échéant.

La France réfute l’accusation

L’armée française avait nié cette accusation à plusieurs reprises en justifiant la frappe par l’élimination de djihadistes. En réaction au rapport, Paris a démenti toute bavure et a émis des «réserves» sur ce document, indique l’AFP.

Auparavant, l’état-major français a admis avoir bombardé la zone en visant «un groupe armé terroriste», en conformité avec les «principes de ciblage en vigueur», après qu’un drone a été repéré. Du côté des autorités maliennes, «aucun élément constitutif d’un rassemblement festif ou d’un mariage» n’avait été observé. Pour Bamako, il s’agit d’une «désinformation», car le secteur abritait des éléments du groupe armé djihadiste Serma.

Après les faits, l’ONG Human Rights Watch a demandé l’ouverture d’une enquête affirmant que les bombes avaient touché des civils réunis pour un mariage.

Par Anastasia Patts

Sourcesputniknews

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