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Une femme pour réconcilier ses frères de Centrafrique

Le nouveau président de transition centrafricain est une femme. Catherine Samba-Panza, maire de Bangui, a été élue par le CNT lundi avec 75 voix, contre Désiré Kolingba, fils d’un ancien président centrafricain. Le scrutin s’est déroulé à toute vitesse dans la grande salle de l’Assemblée. Chacun des huit candidats retenus a disposé de 10 minutes pour présenter sa candidature.

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Aussitôt sa victoire annoncée, Catherine Samba-Panza a salué l’élection d’une «fille, d’une mère et d’une sœur de Centrafrique ; c’est un événement de portée historique, qui s’inscrit dans les annales de ce pays». Elle a aussi appelé les diverses milices à déposer les armes. «Je lance un appel vibrant à mes enfants Anti-Balaka, en leur demandant de donner un signal fort de déposer les armes. À mes enfants ex-Séléka, je leur demande de déposer les armes.»

La salle s’est levée pour entonner La Renaissance, l’hymne national. Des représentantes d’associations féminines ont chanté sur son passage. «Les hommes ont tous échoué: il est temps que l’on essaie une femme», dit une de ces dames en robe traditionnelle. «Les femmes sont plus pragmatiques, elles sont plus énergiques. Nous avons de l’espoir.»

Catherine Samba-Panza devient le 7e président de la RCA depuis l’indépendance du pays en 1960. C’est le second chef d’État centrafricain à être issu d’un processus relativement démocratique après Ange-Félix Patassé en 1993, les autres ayant tous accédé au pouvoir par un coup d’État. Les titulaires du poste se succèdent depuis un an. François Bozizé avait été déposé par les rebelles de la Séléka en mars 2013. Son successeur, Michel Djotodia, placé au pouvoir par la Séléka avant de devenir président de transition, a été évincé le 11 janvier par le sommet des chefs d’État de N’Djamena.

Catherine Samba-Panza n’a été élue que pour un poste de transition qu’elle est censée abandonner dès que des élections générales seront organisées, et auxquelles elle n’aura pas le droit de participer. Elle a été choisie par une Assemblée sans grande légitimité, dont les sessions se déroulent depuis la semaine dernière sous l’étroite surveillance de la communauté internationale, des pays d’Afrique centrale et de la France, très active dans les coulisses. Des soldats rwandais de la Misca assuraient la sécurité de l’Assemblée, allant jusqu’à monter sur la tribune avant d’être priés de sortir de la salle.

Les conseillers chargés d’élire le président se sont vu suggérer de façon assez ferme ces derniers jours par le comité de suivi un certain nombre de critères, qui ont invalidé les trois quarts des candidatures. Selon plusieurs sources, Catherine Samba-Panza n’était pas le candidat initialement préféré par les parrains de cette élection. Mais sa forte personnalité, son expérience du monde des affaires, puisqu’elle a été longtemps à la tête des filiales centrafricaines de plusieurs compagnies d’assurance française, font finalement d’elle une candidate relativement acceptable à la tête d’un pays déchiré.

Née le 26 juin 1954 à Fort-Lamy, (aujourd’hui N’Djamena), d’un père camerounais et d’une mère centrafricaine, elle a grandi au Tchad, et parle l’arabe, ce qui la rend plus à même de comprendre la minorité musulmane. Elle a en outre été nommée à la mairie de Bangui par Djotodia, et n’est donc pas considérée comme une ennemie par l’ex-Séléka.

Du côté des Anti-Balaka, qui récusent la légitimité du CNT, nommé à la suite d’un accord avec la Séléka, Catherine Samba-Panza ne constitue pas non plus une personnalité inacceptable. Pour être bien certain que ces miliciens n’allaient pas une fois encore faire dérailler les plans par une attaque surprise sur Bangui, la France et la Fomac avaient séquestré pendant la nuit les principaux responsables du mouvement, convoqué à M’Poko sous le prétexte d’une réunion. Libérés aujourd’hui, ils n’ont jusqu’à présent pas manifesté d’hostilité trop marquée envers la première femme élue à la présidence de la Centrafrique.

SOURCE / lefigaro

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