Aboubacar seul garçon et benjamin d’une fratrie de trois enfants, est un enfant choyé par son père. Le jeune homme âgé aujourd’hui de 19 ans a perdu sa maman dans sa tendre enfance. Ses deux sœurs étant toutes à l’étranger pour des études lui laisse un peu dans le vide avec comme seul compagnon, son père, monsieur Salif, le genre de père moderne, « Baba cool ».
En effet chaque weekend, Aboubacar et son père font le tour des restaurants chics pour terminer la soirée dans les boites de nuit VIP de la capitale. Les deux hommes sont tellement complices, qu’ils n’hésitent pas l’un comme l’autre à s’arranger des coups avec les filles. Ils les arrivaient même d’en amener à la maison. Cette vie de playboy continua jusqu’au jour où Aboubacar jette son dévolu sur la belle Fatim, une nouvelle venue dans le quartier, le genre femme à vous faire perdre la tête.
« Belle, claire, une silhouette parfaite, le regard perçant, Fatim était la femme idéale à tel point que j’avais même du mal à la regarder dans les yeux. Chaque fois que je m’approchais d’elle, je finissais toujours par me défiler sans lui dire qu’elle me plaisait énormément, » raconte Aboubacar, encore ébloui par la jeune demoiselle dans ses pensées.
Cependant Aboubacar ne doutait certainement pas que son père monsieur Salif avait également des vues sur la belle Fatim. D’ailleurs lui, contrairement à son fils, n’a pas perdu du temps sur les longs protocoles des adolescents. Il fera part à la belle demoiselle son intention de sortir avec elle et il mit tout en œuvre pour recevoir une réponse favorable. Petites intensions, argent de poches, étaient les petites stratégies que le père Salif avait mises en place pour conquérir le cœur de la belle Fatim.
Fatim quant à elle, recevait à bras ouvert les faveurs des deux hommes sans pourtant leur donner une réponse. Ainsi père et fils se retrouvèrent à faire la cour à la même femme sans s’informer malgré toute leur complicité.
« Fatim s’est vraiment jouée de nous. Elle se servait de sa beauté et de ses atouts pour nous utiliser à sa guise sans jamais nous donner une réponse. Et ni mon père ni moi ne connaissions les intentions de l’autre jusqu’au jour où… »
Ce soir-là, Fatim nous avait donné rendez-vous à tous les deux devant son domicile non loin de notre maison. Moi et mon père sommes mis aux petits soins pour nous faire beaux et séduire la belle. Mais chacun était de son côté. Mon père m’avait fait savoir qu’il avait un rencart et je l’ai répondu moi également. Il avait porté un jean et une chemise pour paraître plus jeune et moi c’était plutôt le look soft. Nous avons même utilisé le même parfum. Et chacun appréciait l’habillement de l’autre. »
C’est avec humour qu’Aboubacar raconte la suite de la fameuse soirée dont il se souvint encore comme si c’était hier.
« Je suis sorti le premier tandis-que mon père attendait un appel pour sortir. Une fois arrivé à la porte de Fatim, une voiture a interpellé mon attention. Néanmoins j’étais surexcité de voir ma bien aimée à qui je n’y ai pas accordé d’importance. Au même moment où sortait Fatim par la porte, mon père s’est garé et est descendu, je croyais que c’était parce qu’il m’avait vu, mais il était aussi surpris de ma présence. Et Fatim quant à elle, nous a juste ignorés avant de monter à bord de la voiture avec un autre homme sous nos yeux. C’est là que mon père et moi avions compris le jeu. Rigolant de l’histoire, nous nous sommes promis de toujours se confier nos aventures pour qu’une telle situation ne se reproduise plus jamais » a confessé Aboubacar.
Soumba Diabaté (Stagiaire)
Source: Bamako News