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Un tribunal sud-coréen délivre un mandat d’arrêt contre le président

Pour la première fois en Corée du Sud, le tribunal a approuvé l’émission d’un mandat d’arrêt contre le président suspendu mais toujours en fonction (Yoon Suk-yeol). Le Bureau d’enquête sur la corruption des hauts fonctionnaires a également autorisé la perquisition de sa résidence présidentielle.

À Seoul un tribunal national a approuvé, pour la première fois dans l’histoire du pays, un mandat d’arrêt à l’encontre du président Yoon Suk-yeol, suspendu mais toujours en fonction, a rapporté l’agence de presse sud-coréenne Yonhap. Le tribunal du district occidental de Séoul a approuvé la demande du Bureau d’enquête sur la corruption des hauts fonctionnaires (CIO) d’émettre un mandat à l’encontre de Yoon Suk-yeol, accusé d’avoir orchestré la déclaration bâclée de loi martiale du 3 décembre 2024, d’avoir également orchestré l’insurrection et d’avoir commis un abus de pouvoir. Le tribunal a également approuvé un mandat de perquisition de sa résidence présidentielle à Séoul dans le cadre de l’enquête.

Le CIO a émis un mandat d’arrêt après que Yoon Suk-yeol a ignoré les trois convocations de comparution en vue d’un interrogatoire sur l’invocation éphémère de la loi martiale. Selon Yonhap, qui cite un fonctionnaire du CIO, ce mandat d’arrêt a une validité d’une semaine, jusqu’à lundi prochain, et Yoon, une fois arrêté, pourrait être placé au Centre de détention de Séoul à Uiwang, juste au sud de Séoul. Le CIO n’a pas encore décidé de sa date d’exécution, ajoutant que les forces de l’ordre ne coordonnent généralement pas à l’avance le calendrier avec la partie soupçonnée. Une fois Yoon placé en garde à vue, le CIO doit décider dans les 48 heures s’il demande un mandat d’arrêt pour le maintenir en détention en vue de l’interroger ou s’il le libère. L’équipe de défense de Yoon a immédiatement publié un communiqué de presse, déclarant qu’elle ne pouvait accepter le mandat d’arrêt le qualifiant d’«illégal et invalide» car délivré à la suite d’une demande émanant d’un organe d’enquête «dépourvu de toute compétence effective». Le tribunal, pour sa part, a rejeté ces allégations. La crise politique en Corée du sud a commencé dans la nuit du 3 au 4 décembre. Lors d’une allocution télévisée, Yoon Suk-yeol avait annoncé imposer la loi martiale afin de lutter contre ce qu’il avait alors qualifié d’«éléments pro-nord-coréens» et d’«éradiquer les abjectes forces antiétatiques pro-nord-coréennes». Une première depuis plus de 40 ans. Le président avait finalement levé la loi martiale quelques heures plus tard, dans la foulée d’un vote des députés contre cette loi. Le 9 décembre, Yoon Suk-yeol s’était vu interdit de quitter le territoire sud-coréen, une première à l’encontre d’un président en exercice. Sous le feu des critiques, Yoon Suk-yeol avait défendu le 12 décembre sa décision et déclaré qu’il se «battrait jusqu’au bout». Le 14 décembre les députés sud-coréens ont adopté une motion de destitution à son encontre.

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