Le général français Laurent Michon va succéder fin juillet au général Marc Conruyt à la tête de la force antidjihadiste Barkhane au Sahel, dont il devra piloter la mutation annoncée qui prévoit notamment une nette décroissance des effectifs, a annoncé jeudi le ministère des Armées.
Ancien élève de la prestigieuse école militaire de Saint-Cyr, le général Michon a passé la majeure partie de sa carrière d’officier d’infanterie au sein des troupes de montagne. Fort d’une importante expérience opérationnelle (Bosnie, Kosovo, Liban, Tchad, Côte d’Ivoire, Gabon, République centrafricaine, Rwanda), il a été affecté à deux reprises au centre de planification et de conduite des opérations (CPCO) au cours de sa carrière. Il est actuellement commandant de la 3ème division (32.000 hommes). «Le général Michon prendra son commandement dans la bande sahélo-saharienne à un moment essentiel, marqué par le lancement de la transformation du dispositif militaire français», qui compte actuellement 5100 hommes, commente le ministère français des armées dans un communiqué.
Nommé pour un mandat d’un an, le futur commandant de Barkhane devra dès son arrivée mettre en oeuvre le désengagement progressif du Sahel récemment annoncé par le président Emmanuel Macron, au profit d’un dispositif recentré sur la lutte antiterroriste et l’accompagnement au combat des armées locales, via le groupement de forces spéciales européennes Takuba qui doit encore monter en puissance. Selon le projet étudié par Paris, la France prévoit de quitter des bases du nord du Mali -Tessalit, Kidal et Tombouctou – d’ici à fin 2021 pour concentrer sa présence sur les emprises de Gao et Ménaka, plus proches de la zone dite des «trois frontières», aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso, ainsi qu’à Niamey, la capitale du Niger.
La décroissance des effectifs militaires français s’opérera progressivement, avec un jalon à environ 3500 hommes dans un an puis 2500 personnes d’ici à 2023, selon une source familière du dossier. Les commandos d’élite de la task force française «Sabre» devraient être maintenus pour poursuivre la traque des chefs jihadistes.
AFP