- Baptisé Steamways, il est censé cuire les aliments sans produire de radiation
- Cet appareil peut fonctionner avec l’énergie électrique et avec l’énergie solaire
- La disponibilité de l’appareil sur le marché est prévue pour la fin de cette année
Grâce à Jallis Ametepe, un citoyen béninois, les ménages du monde entier devraient bientôt découvrir une nouvelle variété de fours baptisés Steamways.
Basé aux Etats-Unis, cet informaticien de 29 ans a terminé la phase de conception de cet appareil qui ne va utiliser que la vapeur d’eau pour cuire ou réchauffer les aliments, sans que ces derniers soient directement en contact avec la chaleur.
Le concepteur explique que “Steamways est muni d’une plaque chauffante qui permet de bouillir l’eau dont la vapeur est ensuite transmise à la nourriture par une passoire”.
La même source poursuit en disant que “ce procédé permet de recueillir le maximum de vapeur dans le bocal afin de permettre la cuisson totale et rapide de nos nourritures”.
Selon un document de l’OCDE, dans les pays en développement, en particulier dans les zones rurales, 2,5 milliards de personnes recourent à la biomasse – le bois de chauffe, le charbon de bois, les déchets agricoles et les excréments d’animaux – pour répondre à leurs besoins énergétiques pour la cuisine.
Dans de nombreux pays, ces ressources représentent plus de 90% de la consommation d’énergie des ménages. En l’absence de nouvelles politiques, le nombre de personnes tributaires de la biomasse passera à plus de 2,7 milliards d’ici 2030.
L’invention de Jallis Ametepe a précisément pour ambition de contribuer à réduire la part de la biomasse dans le bouquet d’énergies primaires des plus pauvres, contribuant ce faisant à protéger l’environnement.
Sur des images en trois dimensions (3D), l’appareil comprend plusieurs compartiments dont celui de la plaque chauffante, un autre destiné à contenir de l’eau et celui réservé aux aliments à cuire ou à réchauffer.
Le cuiseur est aussi muni d’un panneau numérique pour permettre à son utilisateur de contrôler son fonctionnement.
Dans un entretien avec SciDev.Net, Jallis Ametepe raconte comment est née l’idée de la conception de ce dispositif de cuisson qu’il qualifie de “révolutionnaire”.
“L’idée de Steamways m’est venue après que ma femme a préparé des pâtes que j’ai beaucoup aimées. Elle a réchauffé la nourriture plus tard et celle-ci a perdu de son goût et a été complètement desséchée”, explique-t-il.
“J’ai alors promis à ma femme de concevoir un nouveau dispositif de cuisson et de réchauffement qui serait bien meilleur que les micro-ondes et qui n’aurait aucun effet négatif sur le corps humain”, poursuit-t-il.
Pour l’inventeur, Steamways offre donc trois principales spécificités. D’une part, il ne produit pas de radiation ; d’autre part, il permet de réchauffer les repas, tout en maintenant leur saveur et sans les dessécher ; enfin, il a deux sources d’énergie que sont l’énergie électrique et l’énergie solaire.
André Lenouo, professeur associé au département de physique de la faculté des Sciences de l’université de Douala au Cameroun, estime qu’étant donné que l’appareil fonctionne à l’électricité, il y aurait lieu de prêter une attention particulière à son fonctionnement dans un environnement humide comme la cuisine.
“L’appareil est également équipé d’un panneau solaire pour la protection de l’environnement. Il faudrait que la batterie de stockage de l’énergie solaire puisse l’alimenter durant la cuisson”, poursuit-il.
En ce qui concerne le dosage de la quantité d’eau et de vapeur nécessaire à la cuisson, André Lenouo estime que “la quantité de chaleur consommée est effectivement proportionnelle à la quantité d’eau à utiliser. Cependant si l’enceinte est bien fermée pour réduire les contacts avec l’extérieur, alors ce problème serait de moindre importance.”
Et d’expliquer : “lorsque la chaleur monte à l’intérieur du récipient fermé, l’eau contenue dans les aliments s’évapore, refroidit au contact du couvercle pour se condenser, retombe dans le fond du récipient, puis recommence le cycle d’évaporation-condensation”.
Selon les prévisions de Jallis Ametepe, l’appareil devrait être disponible sur le marché au plus tard à la fin de cette année 2018, “le temps de nous assurer que toutes les mesures de sécurité sont respectées”, précise-t-il.
A l’en croire, il sera disponible en trois tailles pour les ménages et aura aussi des versions personnalisées pour les entreprises de restauration. Les premiers devraient coûter entre US$33 et US$55 (entre 18.000 et 30.000 Francs CFA) dollars, tandis que les seconds coûteront entre US$500 (280.000 FCFA) et US$1.500 dollars (840.000 FCFA).
Cependant, en dépit du prix relativement abordable et de la possibilité de recourir à l’énergie solaire, André Lenouo estime que “dans la même dynamique qu’avec l’engouement des mixeurs et autres appareils de ménage et de cuisine qui ont révolutionné le mode de vie depuis les années 60, la vulgarisation de cet appareil qui s’appuie sur les nouvelles technologies dans un monde globalisé pourrait être un défi pour ses promoteurs.”
Source: scidev