Certains pensent que l’axe Niafunké-Tonka-Goundam étant déjà sous contrôle des détachements des Forces armées maliennes (FAMa) basés à Niafunké et à Goundam, les patrouilles régulières de ces éléments, sur ces voies, rassurent les voyageurs et les populations riveraines. Les communautés de la zone ne comprennent pas l’utilité d’un check-point tenu par un groupe armé qui n’a aucun signe particulier le distinguant des groupes djihadistes “même si les FAMa ont aidé à leur installation”.
Un responsable de la zone, sous le couvert de l’anonymat, relève que “ce groupe armé dit assurer la sécurité des populations et leurs biens pendant que des bandits profitent de leur présence pour s’attaquer aux paisibles populations, des djihadistes à motos terrorisent les populations, sous leurs yeux et barbes, des classes sont souvent incendiées, avec enlèvement d’enseignants et menaces”.
“il n’y a jamais eu de réactions de ces groupes armés pourtant présents dans le rayon. Alors, quel est l’agenda caché de ce groupe armé qui, depuis plus de quatre ans, s’évertue à asseoir son monopole sur la sécurisation de la zone lacustre de Tonka, malgré la présence remarquée de l’Armée et de la MINUSMA ?” s’interroge notre interlocuteur.
Les populations se posent des questions sur comment ce groupe armé finance sa présence. Ne va-t-il pas imposer des taxes aux usagers de l’axe ? Les véhicules de transport ne seront-ils pas soumis à des rackets ou au paiement indu de droits de traversée par ce groupe armé en guise de frais d’entretien des combattants ? La situation ne va-t-elle pas décourager les transporteurs et inquiéter les passagers déjà stressés par les mines et la crainte permanente, tout le long de leur voyage, de l’irruption d’éventuels djihadistes ?
Le problème préoccupe les communautés qui ne comprennent pas ce siège et cette restriction de la liberté de circulation dont elles n’ont nullement besoin et qu’elles n’ont, encore moins, demandés.
D’autres pensent qu’un groupe soucieux d’instaurer un climat de paix et de sécurité se rendrait en des lieux où règne l’insécurité, plutôt que d’occuper des zones où il y a déjà la paix. « Si c’est pour le bonheur des populations assiégées et opprimées par des hommes en armes qui empêchent de pauvres paysans et éleveurs de sortir de la ville”, estiment-ils.