Un enfant de dix ans a été tué d’une balle dans la tête vendredi à Suez alors qu’il passait à proximité d’affrontements entre partisans et adversaires du président déchu Mohamed Morsi, cent jours après le démantèlement sanglant du campement de Rabaa al Adaouia, ont rapporté des sources médicales et sécuritaires.
L’Alliance anti-coup d’Etat formée par les Frères musulmans avait appelé à manifester dans plusieurs villes du pays après la grande prière du vendredi et des incidents ont éclaté dans la plupart d’entre elles, notamment au Caire.
Le ministère de l’Intérieur a accusé vendredi soir les Frères musulmans de chercher à perpétuer l’instabilité à travers le pays et il a assuré que les forces de sécurité faisaient de leur mieux pour protéger les biens et maintenir la sécurité.
A Suez, sur les bords du canal où quelque 500 manifestants islamistes ont été attaqués par des habitants du quartier qu’ils traversaient, un enfant qui déambulait avec sa mère a été tué sur le coup par une balle perdue, ont dit des témoins.
Les Frères musulmans ont accusé la police d’avoir tiré à balles réelles pour les disperser. Celle-ci s’est défendue d’avoir ouvert le feu et a mis en cause les contre-manifestants.
Selon l’agence officielle Mena, la famille de la jeune victime tient pour sa part la confrérie islamiste pour responsable de sa mort.
Dans la capitale, un jeune homme de 21 ans a été tué par balles au cours de heurts entre partisans et opposants au président déchu Mohamed Morsi, et dans le reste du pays, 14 autres personnes ont été blessées au cours de confrontations, a déclaré le chef des services ambulanciers au journal gouvernemental Al Ahram.
Des manifestants ont tenté de forcer la porte de l’ambassade des Emirats arabes unis, un des principaux soutiens financiers du gouvernement intérimaire mis en place par l’armée cet été. Ils ont été repoussés par la police à coups de grenades lacrymogènes, rapporte le site internet d’Al Ahram.
Des affrontements ont éclaté dans plusieurs rues du quartier de Nasr City, où un grand cortège islamiste s’était formé, non loin de la place Rabaa al Adaouia sur laquelle des centaines de personnes qui participaient à un sit-in pour demander le rétablissement de Mohamed Morsi dans ses fonctions avaient été tués par les forces de l’ordre le 14 août.
Un tramway y a été incendié dans des circonstances encore floues. Le journal Al Ahram parle de cocktails molotov lancés par les manifestants, alors que des témoins ont mis en cause un tir de grenades lacrymogènes par la police.
Yousri Mohamed; Tangi Salaün et Eric Faye pour le service français
SOURCE/ Reuters