Les Nations-Unies ont menacé le Mali par un ultimatum de deux (2) mois pour la mise en application effective de l’accord pour la paix signé le 15 mai 2015. Environ 3 ans, jour pour jour, l’accord peine à être une réalité. Les Nations Unies notent un ralentissement dans le processus de sa mise en application, toute chose qui les a conduites à brandir des menaces contre le gouvernement malien et les groupes signataires.
C’est paradoxal, voire inadmissible que les Nations Unies prennent une telle position. Les Nations-Unies, à travers le conseil de sécurité, au-delà du fait d’inviter des parties à régler un différend par des moyens pacifiques, peuvent autoriser l’emploi de la force pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité. Cette force ne peut être autre que militaire. Le conseil de sécurité dispose des hommes et des matériels pour imposer la paix.
Ceci étant, le Mali vit une crise hors pair. Une crise multidimensionnelle occasionnée par des groupes armés avec des intentions différentes. Une crise historique qui s’est aggravée suite aux évènements de mars 2012 avec l’occupation du nord par des bandits armés qui se réclament « djihadistes ». Avec le mandat des nations unies, la France a intervenu en janvier 2013 pour libérer Gao et Tombouctou et Kidal est restée une épine au pied.
Après l’intervention de la France, les forces onusiennes sont arrivées par milliers avec comme mission, la restauration de l’intégrité territoriale et le maintien de la paix.
Une remarque pertinente : la venue des forces onusiennes a empiré les choses, car l’insécurité a envahi tout le pays avec des attaques djihadistes. Le désarmement et le cantonnement sont au bout des lèvres. Comment comprendre que les forces françaises de Barkhane, de la MINUSMA, du G5 Sahel équipés avec tous les moyens aériens, des drones, des avions de chasse, des hélicoptères de combat, en plus des patrouilles mixtes, n’arrivent pas à apporter le minimum de sécurité dans les régions du nord en nettoyant les bandits armés ?
Face à cet état de fait, on peut avouer que les menaces des nations unies n’ont pas lieu d’être et constituent une moquerie à l’égard du gouvernement malien qui s’est laissé piéger par un accord qui ne fait pas l’affaire des Maliens, mais qui est plutôt profitable aux groupes armés. Comment peut-on amorcer la révision de la constitution d’un pays suite à des revendications de rebelles ?
Ceux qui avaient décrié cet accord du 15 mai 2015 comme non recevable ont été qualifiés d’apatrides par le pouvoir. Aujourd’hui, les « vrais patriotes » ont du mal à mettre en application ce fameux accord. Où sont passées ces caravanes pour la paix ? Où sont passés les propos de ces hommes et femmes religieux qui cherchaient à convaincre la population afin d’accepter l’accord ?
Si le gouvernement malien est coupable, il revient aussi au conseil de sécurité de se remettre en cause. Presque tous les maliens sont unanimes que cette crise cache quelque chose. On ne peut avoir les preuves sous la main, mais elle constitue une « manne pétrolière » pour les partenaires.
Source: Le denonciateur