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Ultimatum de démission d’IBK : une injonction verbale non exécutée !

Depuis la réélection du Président IBK en 2018, jamais une manifestation populaire n’aura suscité autant de risques et de craintes.

En effet, celle du vendredi 5 juin 2020, sur la place de l’indépendance organisée à l’initiative du leader religieux Mahmoud Dicko, ancien président du Haut conseil islamique du Mali, du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) et le Mouvement Espoir Mali Koura (EMK) appelant « à la démission du Président IBK », restera longtemps gravée dans les mémoires.

Et pour cause, elle s’en prenait directement à la première institution de la République. En termes de mobilisation et d’affluence, elle a tenu toutes ses promesses et son organisation sans incident majeur, à part quelques échauffourées intervenues après le rassemblement entre certains manifestants et les forces de l’ordre vers Sébénicoro (où réside le Président IBK), a été salué.

Cependant, les Maliens sont restés sur leur fin quant à l’objectif de la manifestation, dans la mesure où le message semble ne pas recevoir l’attention du Président. Pour preuve, IBK n’a pas démissionné et n’entend pas le faire. Son silence renforce ce sentiment de détermination.

Cependant, beaucoup de Maliens sont convaincus que la grande mobilisation de ce 5 juin est un message fort à l’endroit du régime en place et fera date dans la suite du quinquennat.

Elle dénote également de la situation politico-sociale chaotique dans laquelle se trouve le pays depuis plus de 8 ans.

Au-delà de la forte demande sociale de la rue, cette manifestation avait aussi une coloration politique. En réalité la loge officielle était occupée par des responsables politiques ayant été ministres sous IBK qui n’ont pas digéré leur départ du gouvernement.

Parmi les manifestants on retrouve également « les victimes de Manassa » présidente de la Cour constitutionnelle, lors des dernières législatives.

En tout état de cause, certains analystes estiment que le mouvement politico-religieux fait peur au gouvernement, mais doutent sincèrement s’il a la capacité de réussir à renverser le régime qui est actuellement soutenu par d’autres forces et défendu pour d’autres intérêts.

En tous les cas, le silence de la grande majorité des Maliens qui observent naïvement le cours des évènements s’expliquerait par le fait qu’elle ne voit pas parmi les contestataires, cette personne qui d’un coup de baguette magique retrouvera une solution immédiate aux maux des maliens.

D’ailleurs, bon nombre de Maliens sont convaincus que la démission actuelle du Président IBK et celle des autres institutions créeront plus de problèmes qu’elles n’en résoudront.

Ainsi, comme aimait le dire le président Ivoirien feu Felix Houphouët Boigny « le chien aboie, la caravane passe ». Autrement dit, les marches vont se multiplier, mais le président IBK ne va pas céder, malgré l’ultimatum de Mahmoud Dicko lancé le vendredi 5 juin, devant des milliers de manifestants excités en ses termes :

« L’homme (IBK) est réputé pour son entêtement. Mais je jure, cette fois-ci, s’il n’obéit pas (ne rend pas sa démission, ndlr) son dernier départ du pays se racontera dans les annales de l’histoire du Mali ».

Affaire à suivre !

Andiè Adama DARA

 

Source: Bamakonews

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