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Turquie: un attentat contre le consulat US revendiqué par l’extrême gauche

Un groupe d’extrême gauche a revendiqué un attentat lundi contre le consulat américain à Istanbul, tandis que les séparatistes kurdes étaient pointés du doigt dans deux autres attaques, dans la capitale économique de la Turquie et dans le sud-est du pays, qui ont fait six morts parmi les forces de sécurité.

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Ces violences interviennent alors que la tension monte avec l’intensification de la campagne du gouvernement contre la guérilla du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), au moment où lesEtats-Unis viennent de déployer des chasseurs F-16 en Turquie pour lutter contre le groupe Etat islamique (EI).

Peu après minuit, un kamikaze présumé a fait exploser une voiture piégée devant un poste de police du quartier de Sultanbeyli sur la rive asiatique du Bosphore à Istanbul. Dix personnes ont été blessées dont trois policiers, selon un communiqué du bureau du gouverneur.

Une bataille rangée a ensuite opposé les assaillants à la police toute la nuit. Outre le kamikaze, deux militants ont été tués dans ces affrontements, selon le bureau du gouverneur.

Beyazit Ceken, chef du département des explosifs à la police, a été blessé dans les accrochages et est décédé à l’hôpital, a ajouté la même source.

Dans le même temps, deux femmes ont ouvert le feu tôt lundi matin sur le consulat, très protégé, des Etats-Unis, situé dans le quartier d’Istinye sur la rive occidentale du Bosphore.

L’une des assaillantes, blessée, a été arrêtée par la police, selon le bureau du gouverneur. Il s’agit de Hatice Asik, une militante du DHKP-C (Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple), selon l’agence officielle Anatolie.

Le DHKP-C a confirmé son identité sur son site web et promis que “la lutte continuera jusqu’à ce que l’impérialisme et ses collaborateurs quittent notre pays et que chaque pouce de notre territoire soit libéré des bases américaines”, a-t-il affirmé.

Ce groupe radical classé terroriste par les Etats-Unis et l’UE avait revendiqué en 2013 un attentat-suicide contre l’ambassade des Etats-Unis à Ankara qui avait fait un mort. Il est considéré par le pouvoir turc comme proche du PKK.

Selon les médias turcs, Hatice Asik, 51 ans, “Hulya” de son nom de guerre, a été libérée le 8 juillet d’une prison d’Istanbul, en attendant d’être jugée. Elle avait été arrêtée pour avoir hébergé deux militants de son organisation ayant attaqué un poste de police dans la ville il y a trois ans, et risque la prison à vie.

Le consulat américain a annoncé qu’il resterait fermé au public jusqu’à nouvel ordre.

Un responsable turc qui a requis l’anonymat a affirmé à l’AFP que le PKK avait pour sa part attaqué la station de police. Mais l’attaque a également été revendiquée par un petit groupe de gauche, les Unités de défense du peuple, sur Twitter.

– Près de 400 rebelles tués –

Dans ce contexte extrêmement tendu, quatre policiers ont été tués lundi matin par une bombe dans la province de Sirnak, dans le sud-est de la Turquie, un attentat attribué par les médias locaux aux rebelles kurdes.

En outre, un soldat turc a été tué lorsque des militants kurdes ont attaqué au lance-roquette un hélicoptère militaire qui transportait du personnel dans le secteur de Beytussebap à Sirnak, selon l’agence Dogan.

Ankara a lancé le 24 juillet une “guerre contre le terrorisme” visant simultanément le PKK et les combattants du groupe EI en Syrie. Mais les dizaines de raids aériens qui ont suivi se sont concentrés sur la guérilla kurde, seuls trois d’entre eux ayant été jusqu’à présent officiellement signalés contre l’EI.

Dimanche, l’agence gouvernementale Anatolie a affirmé qu’environ 390 combattants du PKK ont été tués et 400 autres blessés en deux semaines de raids de l’aviation turque contre des bases rebelles situées dans le nord de l’Irak. Il n’était cependant pas possible de confirmer ces informations.

La guérilla kurde a de son côté rompu un cessez-le-feu unilatéral datant de 2013 et repris ses attaques contre les forces de sécurité turques, qui ont fait depuis 28 morts selon un décompte de l’AFP.

Un haut responsable du PKK, Cemil Bayik, a affirmé lundi à la BBC que la Turquie tentait de protéger l’EI en combattant son ennemi juré, le PKK.

“Ils le font pour affaiblir la lutte du PKK contre l’EI. La Turquie protège le groupe EI,” a-t-il dit.

Ces violences interviennent alors que les Etats-Unis ont pour la première fois déployé dimanche des chasseurs F-16 et un contingent de 300 militaires sur la base d’Incirlik, dans le sud de la Turquie, pour lutter contre l’EI.

Membre de l’Otan, la Turquie avait jusqu’à récemment refusé de participer activement aux opérations de la coalition contre l’EI, de peur de favoriser l’action des Kurdes de Syrie combattant sur le terrain les jihadistes, à proximité de sa frontière.

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