Deux attentats-suicides ont frappé la ville de Tunis, ce jeudi 27 juin, tuant un policier et faisant 8 blessés. La principale artère de la capitale, l’avenue Bourguiba, près de la vieille ville, a d’abord été le théâtre d’un attentat suicide qui visait la police, blessant deux policiers dont l’un est ensuite décédé des suites de ses blessures.
Trois autres civils ont été blessés. Au même moment, quatre autres personnes ont été blessées dans un deuxième attentat contre une caserne de la Garde nationale.
Deux attentats-suicides ont ciblé la ville de Tunis, ce jeudi 27 juin vers 11h du matin heure locale, tuant un policier et faisant 8 blessés. Un kamikaze a d’abord visé la police sur la principale avenue de la capitale tunisienne, l’avenue Bourguiba, un lieu central qui marque le début de la médina, cette vieille ville aux mille échoppes, très touristique surtout en ce moment. Cette attaque a blessé deux policiers dont l’un est ensuite décédé des suites de ses blessures. Trois civils ont également été blessés.
La protection civile et la police ont rapidement déployé des renforts sur l’avenue Bourguiba, où se trouve le ministère de l’Intérieur. De nombreux commerces et administrations ont fermé après l’attentat et la police a bouclé le secteur appelant les passants à s’éloigner.
Sur les lieux de l’attentat, des restes de corps, probablement ceux du kamikaze, jonchent le sol tout en haut de l’avenue. L’ambassade de France, située à quelques dizaines de mètres seulement de l’explosion, vient d’appeler tous ses ressortissants à ne pas se rendre à Tunis-centre.
L’avenue Bourguiba, l’équivalent de l’avenue parisienne des Champs-Élysées, est désormais fermée à la circulation. Tout en haut de cette avenue centrale de Tunis, près de la porte de France, la présence policière massive empêche les badauds d’accéder au lieu de l’attaque. Des centaines de Tunisiens chantent et scandent des slogans affirmant que le terrorisme ne gagnera jamais. « Nous sommes plus forts que vous », crient-ils en refrain.
Une demie-heure plus tard, une personne s’est faite sauter devant la porte arrière du complexe de Gorjani, où sont rassemblés des services de la Garde nationale et de la police judiciaire, a indiqué le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Sofiène Zaaq. Le kamikaze s’est fait exploser dans le parking de cette caserne, faisant cette fois quatre blessés.
Dans un message posté sur son compte Twitter, le président français Emmanuel Macron a fermement condamné les attentats de ce matin. « La France se tient au côtés du peuple tunisien dans cette épreuve », a-t-il ajouté.
Le tourisme impacté ?
Ces attentats interviennent alors que la saison touristique démarre tout juste. Le très médiatique ministre du Tourisme, René Trabelsi, mise sur neuf millions de touristes cette année, un record. Il affirme d’ailleurs qu’un million de Français viendraient en Tunisie. L’impact de ces attaques sur le potentiel touristique du pays est encore à déterminer, car les vacances scolaires débutent à peine.
La Tunisie, qui dépend largement du tourisme, a relevé ses mesures de sécurité depuis une série d’attentats commis en 2015, dont l’attaque contre le musée du Bardo où 21 personnes ont été tuées, puis dans la station balnéaire de Sousse, qui a fait 38 morts.
Mais la situation sécuritaire était stable depuis ces dernières grandes attaques. Fin octobre 2018 sur cette même avenue Bourguiba, une kamikaze, seule victime de l’attentat, s’était fait exploser aux abords d’un véhicule de police.
Le pays est depuis quatre ans en état d’urgence. La menace terroriste existe bien sûr, mais les forces de l’ordre avaient pu jusque-là déjouer des attaques majeures. Autant dire que le pays est tout de même en ce moment sous le choc.
Source : RFI