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Tunisie : «Il n’est pas question de vendre Tunisair. Un partenaire stratégique … peut-être» !

Lorsqu’on lui demande de parler de Tunisair, le ministre tunisien du Transport, Anis Ghédira commence par nous parler de la visite qu’il a dernièrement reçue dans son bureau, de la part de l’ambassadeur de Hongrie. «Il demandait l’ouverture d’une desserte aérienne entre Tunis et Budapest, pour désenclaver son pays et sa capitale pour les besoins de son commerce et de l’investissement dans et en dehors de son pays». Et le ministre d’expliquer, comme s’il voulait répondre indirectement àune question que nous lui poserions, que «la raison en est que la Hongrie a vendu sa compagnie aérienne, la privant ainsi d’une société qui contribue àla mise en application des politiques de l’Etat». Et d’y venir de façon plus directe, en indiquant que «aujourd’hui, si on venait àvendre Tunisair ou àla mettre en faillite, àDieu ne plaise, la Tunisie ne pourra plus se pourvoir de toute stratégie de positionnement commercial ou touristique, par le biais de nouvelles lignes aérienne, sur l’Afrique ou ailleurs. C’est pour cela que je suis contre toute logique de vente de Tunisair et je m’opposerai àtoute tentative de mise une faillite d’une compagnie nationale comme Tunisair. Nous en avons grand besoin, pas uniquement pour des raisons commerciales, mais aussi pour qu’elle continue àjouer le rôle social qui est le sien». Pour lui, la décision de refus de vente est un choix stratégique car la disparition de Tunisair n’est pas dans l’intérêt de l’Etat tunisien. Anis Ghédira se montre, au contraire, plus réceptif àune possible option d’une plus grande ouverture du capital de Tunisair. «L’introduction d’un partenaire stratégique est une des idées qui pourraient être àl’étude. Cela est négociable. Pourquoi pas, si cela nous apporte une valeur ajoutée et après discussion avec le partenaire social et les experts».

avion vol hotesse compagnie tunisienne Tunisair

— L’Etat est et restera aux côtés de Tunisair Une déclaration et des propos d’une fibre nationaliste qui ne souffrirait aucun doute. Sauf que, comme nous lui en faisons part, le même Etat qui tient àTunisair ne fait rien ou presque pour apporter l’aide et le soutien nécessaires pour que la compagnie sorte du bourbier, financier et social, dans lequel elle se débat depuis 2011 et qui font qu’elle bat de l’aile et souffre d’une mauvaise réputation par la mauvaise image que lui ont taillée les infinis retards et les crêpages de chignon de différents corps de ses travailleurs. Anis Ghédira n’est pas d’accord. Pour lui, on pourrait parler de non-soutien àTunisair, «si l’Etat n’avait pas passé l’éponge sur les dettes de l’OCA auprès de Tunisair avec un montant de 500 MDT. L’Etat est et demeurera àses côtés. Il y a un plan de restructuration, ou plus exactement selon moi, Plan de sauvetage, qui est en voie d’actualisation, car dépassé par le temps et dont l’objectif est de pérenniser l’entreprise. Nous avons bloqué 50 MDT pour le plan social qu’elle entame».

Sans nier les grosses difficultés financières qu’elle traverse et les quelques tiraillements sociaux qu’elle connaît, il préfère mettre en exergue le rôle social de l’entreprise. «Aujourd’hui, nous lui imposons de faire des baisses de prix, pendant sa haute saison, de 30 % pour faciliter le retour des TRE. Aujourd’hui aussi, nous imposons àTunisair Express, un billet aller-retour Tunis-Tozeur à100 DT pour conforter le tourisme intérieur». Et le ministre du transport de revenir au plan social qui visait le délestage de quelques 1800 des employés de Tunisair, pour nous signifier que «moi personnellement, je ne suis pas d’accord avec la manière dont il a été mis en place. Il faut qu’elle soit efficace et efficiente. Les départs volontaires àla retraite dans l’absolu, il y a grand risque que la compagnie perde toutes ses compétences parmi les actifs et ne garde que les bras cassés. Il faut donc revoir et rediscuter les conditions de ces départs volontaires, afin d’éviter les mauvaises surprises».

— «De mauvais choix, politiques, ont été faits, mais on ne reviendra pas en arrière» ! Et lorsqu’on évoque devant lui la mauvaise image de Tunisair, surtout en ce qui concerne les retards de ses vols qui ont même culminé àplus de 5 heures dans quelques vols, le ministre du Transport se fait plus défenseur de la compagnie que ses propres dirigeants. Il va même jusqu’àaffirmer que «l’image de Tunisair n’est mauvaise qu’en dehors de la Tunisie, mais pas dans plusieurs pays africains et même européens et du Golfe». Sans nier les retards et la qualité de service, qu’il concède par ailleurs , en insistant pour dire que «l’état n’est pas catastrophique, contrairement àceux qui en disent du mal et qui la prennent pour l’ânon qui a bon dos».

Il explique cela par la difficile conjoncture qu’elle traverse depuis 6 ans. Il est cependant, àce sujet, plus àl’aise quand il parle du classement africain de Tunisair matière de sécurité. Et lorsqu’on revient àla charge sur la ponctualité de ses vols, il évoque «des choix, politiques, faits en un certain temps, qui étaient faux et erronés et qui ont abouti àla situation actuelle que vit la compagnie». Il évoque, àce propos, l’intégration des milliers d’intérimaires et la réintégration des licenciés ou renvoyés, «une question où il y a àboire et àmanger», se reprend-il, comme pour éviter toute possible polémique àce propos». Pour lui, «il ne s’agit bien sûr pas de revenir en arrière, d’effacer tout et de reprendre dès le début. Il faut trouver des solutions».

zonebourse

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