Le mouvement Baguine SÔ, composé de ressortissants du pays Dogon à Bamako, a tenu une conférence de presse le jeudi dernier à la maison des jeunes. Objectif : éclaircir l’opinion nationale et internationale sur beaucoup de points d’ombres sur l’attaque de Sobane Da et tenir l’Etat du Mali responsable des tueries.
Ils sont nombreux, les ressortissants du pays Dogon, à participer à cette conférence de presse pour non seulement exprimer leur soutien aux familles des victimes et dénoncer certains « mensonges ».
A l’entame de ses propos, le président du mouvement, Hamidou Djimdé a dénoncé les mauvaises informations concernant les victimes de Sobane Da. Pour le leader Djimdé, certains ont donné de faux chiffre pour juste réduire le nombre de victime de cette attaque barbare.
Le mouvement Baguiné SÔ a aussi exprimé son mécontentement au fait que les autorités et les forces de défense et de sécurité n’ont pas répondu urgemment aux multiples appels de secours lancé par la population de Sobane Da lors de l’attaque. « Ce qui est inadmissible, c’est le retard de l’intervention de l’armée, alors qu’elle a une base à 17 km du village de Sobane-Dah », fustige l’animateur de radio.
Ce que le président du mouvement de Baguiné SÔ ne digère pas, c’est le fait d’attribuer les attaques contre sa communauté aux « seuls terroristes » alors que les chasseurs dogon de Dana Ambassagou étaient tout de suite accusés par le gouvernement lui-même comme coupables dans l’attaque d’Ogossagou. « Une accusation qui a conduit à la dissolution du groupe auto-défense Dana Ambassagou dont une des conséquences notoires est évidemment cette dernière attaque du village de Sobane Dah », déclare-t-il.
Le mouvement Baguine SÔ conclut que l’Etat ne pouvant pas assurer la sécurité de toute sa population est bien responsable de ces crimes odieux contre des paisibles citoyens du village de Sobane Dah. Il en profite pour dire que Dana Ambassagou n’est pas une milice, mais au contraire un groupe d’habitants organisé pour protéger leurs familles contre ce type d’abus. À croire les conférenciers si Dana Ambassagou n’existait pas, le pays Dogon n’existerait pas non plus aujourd’hui. C’est pourquoi, le mouvement Baguine SÔ réclame si, toutefois, l’État ne peut pas garantir la sécurité du pays Dogon, qu’il ne l’empêche pas de se sécuriser lui-même, car selon les leaders du mouvement, l’heure est grave et a dépassé maintenant le seuil de l’inaction. Les organisateurs de la rencontre ont par ailleurs exhorté à toute personne de bonne volonté, surtout les cadres Dogons à sortir de leur silence « complice » afin de réclamer justice, le seul moyen de trouver une solution définitive à cette crise qui prend des proportions inquiétantes. Le mouvement Baguine SÔ appel l’État malien à être impartial et intransigeant en mettant en place une justice qui saura poursuivre et punir sans complaisance, tous ceux qui de près ou de loin ont participé qui incitent à cette violence. Pour cela, le mouvement Baguine SÔ dit avoir transmis aux autorités compétentes beaucoup d’indices et aussi des suspects afin de rendre justice aux victimes de cette tragédie.
ISSA DJIGUIBA
Source: lepays