Le gouvernement malien demande aux militaires qui ont pris mardi 18 août le contrôle d’une garnison dans la banlieue de Bamako de « faire taire les armes », se disant prêt à engager avec eux un « dialogue fraternel afin de lever tous les malentendus », a indiqué dans un communiqué le Premier ministre Boubou Cissé.
« Les mouvements d’humeur constatés traduisent une certaine frustration qui peut avoir des causes légitimes », a estimé le chef du gouvernement dans ce communiqué, première réaction des autorités malienne aux troubles qui secouent la capitale depuis le début de la matinée.
Les États de l’Afrique de l’Ouest ont dénoncé une mutinerie
Les voisins du Mali appellent de leur côté les militaires à regagner sans délai leurs casernes dans un communiqué. Les États de l’Afrique de l’Ouest ont dénoncé mardi une mutinerie en cours à Bamako et appelé les militaires maliens à regagner sans délai leurs casernes.
La Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) rappelle sa ferme opposition à tout changement politique anticonstitutionnel et invite les militaires à demeurer dans une posture républicaine, a-t-elle indiqué dans un communiqué. En tout état de cause, elle condamne vigoureusement la tentative en cours et prendra toutes les mesures et actions nécessaires à la restauration de l’ordre constitutionnel, a-t-elle ajouté.
À Kati, des coups de feu ont été entendus au niveau du camp militaire, tôt dans la matinée de ce mardi 18 août, selon plusieurs témoins. Ce mardi matin, des militaires ont pris des armes au camp Soundiata Keïta de Kati, à 15 kilomètres de Bamako, où se trouve une garnison militaire, l’une des plus importantes du pays. Selon des témoins, ils se sont mis à tirer en l’air et ils ont ensuite pris le contrôle de ce camp.
Réaction internationale
Plusieurs représentations diplomatiques présentes au Mali ont émis des messages d’alerte dès le début de matinée. L’ambassade de France recommande instamment à ses ressortissants de rester chez eux compte tenu des tensions rapportées ce mardi à Kati et à Bamako. L’ambassade de Norvège a demandé aux siens de faire preuve de prudence car elle a été informée d’une mutinerie dans les forces armées et de troupes [qui] sont en route vers Bamako.
La section sécurité de la Minusma a quant à elle diffusé un message recommandant au personnel des Nations unies d’éviter la zone de Kati et tous mouvements routiers non nécessaires à Bamako jusqu’à nouvel ordre. La mission onusienne a suspendu tous les mouvements du personnel de l’ONU à Bamako et Kati et a convoqué une réunion de l’équipe de gestion de crise, avant une réunion spéciale de l’équipe de gestion de la sécurité avec l’équipe de pays des Nations unies.
Les États-Unis s’opposent à tout changement de gouvernement en dehors du cadre légal au Mali, y compris par l’armée, alors que des soldats ont pris mardi le contrôle d’un important camp militaire proche de Bamako, a indiqué l’émissaire américain pour le Sahel, Peter Pham.
Nous suivons avec inquiétude l’évolution de la situation aujourd’hui au #Mali. Les #USA s’opposent à tout changement extra-constitutionnel de gouvernement, que ce soit par ceux qui sont dans la rue ou par les forces de défense et de sécurité, a déclaré Peter Pham sur Twitter.
Source : Ouest France