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Tribune : Repenser notre avenir ensemble

La reconquête des régions nord de notre pays par nos forces de défense et de sécurité doit être à la fois l’occasion pour une démarche de réflexion collective à la consolidation de notre nation et la restauration de notre unité en affichant notre riche diversité. En effet, la réunification avec les régions du septentrion du pays offre une formidable opportunité de faire le point sur la crise. Nous devons nous pencher sur le rôle que l’ensemble des citoyens est appelé à jouer au cours des prochaines années à venir. Cela exige qu’on prenne du recul et qu’on examine l’état de notre Nation et sa place dans le monde, à plus long terme et dans une perspective plus vaste.

 Le peuple malien attend de ses dirigeants qu’ils identifient les grands problèmes du pays et agissent pour y remédier. Nous devons ensemble contribuer à résoudre ces problèmes. Encore faut-il que nous soyons tous fermement résolus à mener à bien notre mission commune. Nous devons nous pénétrer de la raison d’être des citoyens à part entière, nous rappeler pourquoi le Mali et pour qui notre Nation existe.

Nous devons aussi nous demander le type de politiques de gouvernances que nos citoyens seront prêts à soutenir à long terme. Des réponses claires à ces questions sont nécessaires si nous voulons revitaliser nos actions et les recentrer sur les tâches auxquelles il nous faudra nous atteler au cours des prochaines décennies. Ce sont précisément ces réponses que nos institutions et l’ensemble de la classe politique devront apporter.

Nous devons rassembler tous les citoyens maliens pour partager et échanger des idées et des opinions, élaborer des normes, exprimer les aspirations, orienter la conduite des communautés, et mettre en œuvre des plans d’actions communs pour transformer les relations entre les communautés ainsi que la conduite des affaires nationales ; mais aussi, instaurer de meilleures conditions de vie, dans une liberté plus grande, à l’abri de la peur et du besoin tout en répondant aux besoins et aux espoirs du peuple Malien.

Nous avons en effet besoin d’un nouveau contrat social qui prend en compte les défis nationaux et globaux et liés aux crises dont nous faisons face aujourd’hui et qui imposent des changements importants dans notre conception de la gouvernance actuelle et des principes pouvant orienter les politiques publiques. Ce contrat doit permettre que la représentation du bien commun soit façonnée par les intérêts des générations futures et déterminer notre compréhension du politique.

Il doit évidemment être soumis à l’attention des citoyens à travers des concertations et conversations pour alimenter la réflexion et stimuler le débat. Ce contrat social doit une fois de plus aborder les problèmes les plus pressants auxquels le peuple malien fait face et qui relèvent de la compétence de nous tous, proposer aux communautés des priorités à envisager et contenir des solutions et des recommandations sur les mesures qui pourraient être prises au cours des décennies à venir afin de rebondir hors des crises et faire renaître la conviction de l’espérance.

Toutes ces propositions doivent s’inscrire dans le contexte de la consolidation de notre Nation, et qui doit transformer radicalement notre pays au cours de la deuxième phase de sa vie. La politique de la consolidation de la nation doit devenir une force positive pour tout le peuple malien – c’est là notre plus grand défi. Pour profiter à tout un chacun, elle doit certes s’appuyer sur les dynamiques économiques mais elle doit aller bien au-delà. Elle doit nous servir à bâtir ensemble un avenir meilleur pour le peuple malien entier, dans toute sa diversité.

Il nous faut donc sortir des sentiers battus et repenser les moyens de gérer notre action commune et de servir l’intérêt général. Aucune communauté ne peut espérer venir à bout à elle seule de la plupart des problèmes auxquels nous faisons face aujourd’hui. Pour mieux gouverner au niveau communal et mieux gouverner ensemble au niveau national, il faut un État fort doté d’institutions efficaces. Mais il faut aussi s’adapter aux nouvelles réalités de l’époque des institutions internationales, au travers desquelles les États gouvernent en complicité. Nous devons former des alliances pour le changement, non seulement avec les pays sous régionaux, qui sont nos interlocuteurs habituels, mais aussi avec les partenaires les plus divers.

Le plus important, c’est de savoir préserver et protéger nos intérêts vitaux et nos valeurs fondamentales, lesquels incluent la sécurité et la stabilité ; mais aussi et surtout, que le citoyen malien soit au cœur de toutes nos décisions. Il n’est pas d’aspiration plus noble, pas de responsabilité plus impérieuse que d’aider des hommes, des femmes et des enfants à vivre mieux et partager la prospérité. Ce n’est que lorsque chacun pourra jouir de ses fruits que notre politique de consolidation de la nation aura réalisé tout son potentiel.

Mais il ne suffit pas d’évoquer l’avenir, il faut dès à présent se mettre à le forger. Encore, puissent ces événements passés être l’occasion pour l’ensemble des citoyens de renouveler notre engagement à l’égard de notre nation et de ce que doit être notre mission. Et puissent nos institutions et la classe politique de notre pays témoigner de leur bonne foi en donnant immédiatement suite aux engagements pris face à notre Nation.

 

Cheick Boucadry Traoré

 

Source: Mali Tribune
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